A la ville comme à la scène

Je ne sais pas vous, mais moi je suis interpellé par la violence des anti-Trump.

Je ne suis ni pour ni contre Trump que je ne connais pas. Cependant je trouve ridicule de le comparer à Hitler le national-socialiste insignifiant ou à Mussolini le fasciste qui prétendait que tout devait être fait pour et par l’Etat. Je ne vois pas ici de point commun avec Trump.

Certes Trump est populiste, cajoleur et séducteur de ce peuple que la gauche met constamment en avant en pensant qu’il lui est acquis — c’est le même peuple que les opposants à Trump prétendent représenter, parlant eux aussi en son nom —

Essayons d’y voir clair.

La surprise tient au fait que l’ensemble du monde culturel prend fait et cause pour le lynchage de Trump. C’est incontestable.

A-t-on bien la mesure de ce qu’est le monde culturel ?

Il ne faut pas perdre de vue que c’est le monde de l’apparence, du rêve, de l’hypothèse, du déguisement, de l’imaginaire. Tout cela peut participer quelques fois à l’action, au progrès, mais le plus souvent il ne s’agit que de divertir ou d’amener à réfléchir.

Les intellectuels du monde culturel connaissent le fossé qu’il y a entre la pensée et l’action. Entre leurs rêves, leurs analyses et le pragmatisme de la vie, notamment économique.

Pour faire bref, disons qu’objectivement le monde culturel est aux antipodes de la vraie vie et du monde économique, de leurs nécessités pragmatiques, de leurs contraintes matérielles sans cesse présentes et du hasard qui les conduit.

L’objectif du monde culturel n’est-il pas justement de faire semblant de s’affranchir des contraintes matérielles ? Comme le danseur classique qui fait mine de ne pas subir la pesanteur. Si, évidemment.

Alors une question se pose. Comment deux mondes aussi différents peuvent-ils se haïr ainsi ? La sagesse voudrait que chacun puise dans sa différence pour compléter l’autre. Ils devraient s’entendre comme les doigts de la main, tant ils sont également nécessaires aux hommes.

Le point de conflit

Il se situe dans la récompense qui crée la hiérarchie sociale. Le pragmatique, l’économiste rationnel et compétent sont récompensés par la richesse. L’acteur culturel de talent est récompensé par la notoriété.

C’est le point de friction : la confusion entre la richesse et la notoriété.

Ces deux statuts sont une forme de pouvoir, un confort indéniable, un outil de sécurité, un moyen de se hisser encore plus haut.

Mais en réalité tout les sépare. La notoriété ouvre les portes, flatte l’égo, mais n’enrichit pas. La richesse procure le confort et une certaine forme de pouvoir, mais au prix de l’isolement, de l’envie des autres si dure à affronter.

Le peuple, qui n’a accès ni à l’une ni à l’autre, n’en voit que les apparences. Il pense, à tort probablement, qu’il doit donner sa confiance à ceux qui sont riches ou célèbres.

Le peuple n’a pas conscience de la part de hasard qui détermine l’accès à la richesse ou à la notoriété pour les compétiteurs qui s’y risquent. Il leur imagine des qualités d’exception, il pense que ces qualités seront à son service s’il en fait ses chefs.

Naguère le peuple reconnaissait à la richesse une qualité susceptible de faire de bons chefs. Il a changé d’avis, il pense aujourd’hui que la notoriété est la qualité nécessaire à celui à qui il confit son destin. Que cela résulte d’un défaut ou d’un avantage lié à la démocratie peu importe, c’est ainsi.

Un peu partout dans le monde occidental, tout particulièrement aux Etats-Unis, les peuples ont confié le pouvoir à des politiques dont le moteur est l’apparence. Ces derniers se sont naturellement rapprochés du monde culturel dont ils partagent la mesure étalon : la notoriété, méprisant ensemble l’autre jauge sociale : la richesse.

Evidemment, tout ce petit monde en symbiose a embarqué les peuples, sans doute de bonne foi, dans leurs rêves, leur théâtre culturel, leurs pensées absconses, bien loin des réalités pragmatiques de la vraie vie.

Sans rechigner, les peuples ont payé la facture pendant que leurs élus ont partagé entre eux la notoriété la confondant avec la richesse.

Soudain, les peuples sont susceptibles de changer de référent, de se mettre à détester la notoriété et de s’amouracher de la richesse, espérant évidemment la partager, le partage de la notoriété à grand renfort de télé-réalité ou autres signes extérieurs de notoriété les ayant déçus.

Trump serait censé représenter ce changement.

Mais alors, serait-il celui qui ferait vaciller le pouvoir de la notoriété au profit de la réhabilitation du pouvoir de la richesse ?

Dans ce cas, tous ceux qui vivent de la notoriété serait obligés de se reconvertir pour garder le pouvoir. Artistes, intellectuels, journalistes devraient devenir pragmatiques, efficaces, même riches, pour que le peuple les adoube.

C’est sans doute ce qui se passerait si Trump réussissait, d’où leur angoisse et leur violence, ils jouent leur peau.

Pour autant le peuple, lui,  serait sans doute une nouvelle fois cocu. Pas plus qu’il n’a été invité à partager la notoriété il ne serait invité à partager la richesse. Mais cela importe peu, en démocratie il reste le juge, le faiseur de roi.

De mon point de vue c’est donc là que se situe le clivage et la violence qui en découle entre Trump et le monde culturel.

Les faiseurs de rêves, cultureux de tout poil, sont paniqués à l’idée de perdre leur référence de réussite sociale qui est la notoriété et de se retrouver face à l’autre référence qu’ils pensent inaccessible pour eux : la richesse.

Quant aux peuples ont-ils intérêt à être globalement célèbres ou riches face à la dure loi de la jungle mondiale ? Désolé, je ne veux pas prendre partie, j’aurais tendance à dire : les deux mon général, mais cela n’a pas l’air possible.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

4 réflexions sur « A la ville comme à la scène »

  1. Devant les faits les arguments des adversaires de Mr TRUMP sont sans valeur réelle , mais seulement une valeur médiatique . Certains traitent Mr Trump de populiste, mais on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés. Ne nous laissons pas séduire par les mots mais laissons-nous plutôt convaincre par les actions . Les Anglais ont tiré les 1ers comme d’habitude avec le brexit .
    HITLER est utilisé par certains pour justifier leur mauvais choix politique , économique …etc . C’est aussi le Management de la terreur pour contrôler, surveiller les citoyens .
    En conclusion Attendons , car pour ma part j’espère que cela va amorcer des changements , en France mais pas seulement aussi en EUROPE.

  2. la peur de l’inconnu ….
    Pour nos ancêtres, s’éloigner de la caverne était dangereux. Ils ne savaient pas ce à quoi s’attendre s’ils sortaient à l’extérieur. Ils avaient peur de l’extérieur, donc peur de l’inconnu. Pourquoi avons-nous peur de l’inconnu? D’une part parce que l’inconnu comporte une peur sans limite et, d’autre part, parce qu’il provoque un changement.

    je m’en vais vous conter une histoire..

    Il était une fois, voilà des milliers d’années, les Dieux était maîtres du monde. Zeus était leur chef. Ils possédaient toutes les connaissances et les partageaient gentiment avec les humains qui les respectaient et les vénéraient.

    Cependant, un jour le fils d’Hermès, dieux des voleurs, a volé une partie de la connaissance infinie de Zeus. Zeus était furieux! Il accusait les humains de traîtrise et il a arrêté de partager sa connaissance avec les Hommes jusqu’à ce que La Connaissance soit retournée.

    Pour une centaines d’années les Hommes ont vécu dans l’inconnu et la peur. La peste infectait les villes et la nourriture ce faisait rare. Le monde entier était décimer. Un jour, Ulysse, un roi puissant parti à la recherche du voleur accompagné par les argonautes. Le destin de l’Homme était entre leurs mains. Selon l’oracle, il trouverait le voleur dans une ville abandonné dans le désert. Cette ville enfouie sous les sables du temps avait été oubliée par les Hommes. Selon des légendes anciennes, elle renferme des richesses et des connaissances infini. Après des semaines de navigation, ils sont arrivé aux désert. Ils n’avaient aucun repère. Chaque jour des patrouilles cherchaient les terres environnantes pour des indices.

    Une nuit, une lumière aveuglante est apparue à l’horizon. Ils ont décidé de la suivre pour savoir qu’est-ce que ça pouvait bien être. Après quelques heures de marche ils pouvait distinguer un symbole, l’hibou d’Athena. Athena les guidaient dans la bonne direction et Ulysse le savait. Ils passaient de longues journées à suivre ces signes jusqu’à un d’entre eux apparues sous leur pieds. Les argonautes se misent a creuser et creuser quand soudainement ils ont atteint un rocher. Sur ce rocher, l’hibou d’Athéna a encore apparue. Cependant, il y avait autre chose. Le symbole Alpha Omega (commencement et fin de tout). Ulysse savait qu’ils auraient à déplacer cette immense pierre.

    Après beaucoup de travail, Ils ont finalement réussi à tasser la pierre. La pierre donnait sur un tunnel qui semblait se prolonger infiniment. À l’aide de torches, ils ont pénétré dans le tunnel pour commencer l’exploration. Ne sachant pas ce à quoi s’attendre, tous avaient des épées à la main. Après quelques minutes de marche, ils ont débouchés sur une grande salle. Celle-ci ne semblait pas avoir de sorties. Tout à coup, le minotaure Astérios apparu devant eux. La bataille éclata. Après une longue lutte, Ulysse pris le minotaure par derrière et lui coupa une de ces cornes d’un coup de son épée, Anaklusmos. Puis le fini en lui coupant la tête. La bataille fut courte, mais sanglante. Pendant que quelques uns des argonautes guérissaient les blessés et enterraient les morts, Ulysse et quelques autres continuèrent leurs recherche.

    Ulysse arriva devant un temple aux colonnes d’or . Dans la pièce centrale, ils ont trouvé des centaines de parchemins. Ces richesses avait une valeur incalculable. Ils retrouvaient aussi une table faite entièrement en or. Sur cette table, il y avait le parchemin de Zeus. Ulysse s’en empara et retourna vers ses compagnons.

    Après avoir guéri les blessés et enterré les morts, ils retournèrent à leur bateau. Quelques jours plus tard, Ulysse a présenté le parchemin à Zeus. Cette journée là, le monde entier célèbre la victoire d’Ulysse. Dans leur excitation, personne ne remarqua qu’un coin du parchemin avait été arraché. Celui-ci se trouve encore de nos jours dans le temple de la ville abandonné. Il est gardé par les esprits des argonautes morts au combat. Voilà pourquoi les Hommes ne connaissent pas tout et que nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas.

    1. Bonsoir ,

      Au sujet de TRUMP , qu’on le laisse montrer ce qu’il sait faire , et après si c’est négatif ,ils auront le temps de manifester leur mécontentement .
      Je pense comme M.Dumas , si TRUMP réussit les autres seront fichus pour longtemps … l’avenir va nous le dire .
      Une chose que tout le monde devrait penser , TRUMP n’est pas là pour l’argent car il en a assez , c’est une bonne chose , donc il peut réussir car il est quand même “la différence” entre les hommes politiques énarques qui ne sont bons qu’en paroles et un entrepreneur .
      c’est ce qu’il nous faudrait en France , un ARNAULT OU UN PINAUD
      car la France est une entreprise .

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