Benalla : une affaire de tous les jours

Est-il un français suffisamment naïf pour gober le pseudo scandale isolé de l’affaire Benalla ?

Les politiques et les journaleux réunis nous servent une soupe nauséabonde à laquelle, j’espère, personne sauf eux ne croit.

Replaçons les événements dans leur contexte : Macron s’entoure de barbouzes, terme péjoratif pour désigner les proches qui font le coup de poing pour lui.

Est-ce une spécificité de Macron ?

Probablement non, puisque le soi-disant barbouze était précédemment au service de Martine Aubry, de François Hollande et de Arnaud Montebourg qui, fidèle à lui-même, s’empresse de le renier.

Que dire de l’environnement de De Gaulle où le SAC, association de barbouzes en tout genre, avait pignon sur rue et possédait une partie non négligeable du pouvoir politique. Ceci étant parfaitement toléré par De Gaulle.

Un Président de la République est quelqu’un dont la vie est exposée. Un peu moins que sous l’empire romain où les empereurs ne faisaient pas long feu, ou sous la royauté et pire encore sous la révolution.

Au mieux 15 à 30% des français l’apprécient, donc 70% ne l’aiment pas, parmi lesquels une petite minorité l’assassinerait avec joie.

Macron, comme les autres, doit vivre avec cette crainte : le pouvoir est naturellement contesté. Et, plus il s’exerce fortement, plus il est fortement contesté.

Le pouvoir exercé par nos élites et notre système bureaucratique est particulièrement violent, la contestation est donc particulièrement dangereuse n’étant pas loin de la rupture.

Donc Macron a peur, et sa peur est légitime.

Alors, doit-il confier sa sécurité aux fonctionnaires de police qui l’entourent ? On peut se poser la question quand on voit le résultat par exemple pour la protection de Charlie-Hebdo. On constate donc, avec Benalla, qu’il avait décidé de confier sa sécurité à une personne connue de lui, privée, qui le rassurait. Benalla est le reflet de la peur de Macron.

On peut comprendre le trouble des Services de Police de se voir préférer un privé, légèrement parano, à leur lourde structure bureaucratique par le Président de La République pour assurer sa sécurité, ou plutôt pour le rassurer personnellement.

Les politiques qui jettent la pierre à Macron agissent comme lui.

Oui, mais voilà, Benalla en a trop fait. Sans doute. Mais qui peut affirmer en ce domaine qu’il faudrait en faire moins ? Personne évidement, nous sommes dans la terreur et la contre-terreur.

Nous sommes dans un Etat, qui réduit les libertés, qui porte la délation et l’espionnage au firmament des valeurs à respecter, qui favorise la connivence et la corruption, qui dénature la morale au profit de la communication, de la démagogie. Peut-on s’étonner que Macron craigne que puissent se lever des oppositions violentes, voire mortelles ? Qu’elles viseraient les plus hauts responsables de l’Etat, donc lui ?

Pendant que cet Etat s’entoure de tortionnaires fiscaux, d’élus totalitaires — qui ne sont que d’autres types de barbouzes –, qu’il pratique l’abus de pouvoir journellement, le favoritisme à outrance, cet Etat ressent bien que les dégâts qu’il fait l’exposent à des vengeances, à des règlements de compte.

Ayant vérolé toute sa structure, cet Etat n’a plus confiance en personne.

Conclusion, les plus exposés, tel Macron, pour se rassurer s’entourent de personnes qu’ils imaginent fidèles parce qu’entièrement dépendantes d’eux.

Ce faisant ils organisent un halo paranoïaque autour d’eux, qui ne peut mener qu’à des dérives.

C’est la marque d’une société où la liberté est malmenée, ce qui est le cas de la France.

Alors, l’affaire Benalla, un cas isolé ? Qui serait spécifique à Macron ? Qui pourrait se régler par une mise à pied de Macron ou de Benalla ? Un scandale inacceptable dans une société parfaite ?

On se moque de nous.

Benalla est la suite logique d’un pouvoir qui martyrise la France et qui a peur des conséquences pour lui. Des milliers de Benalla font face à des milliers de Ravaillac.

Macron ne peut apaiser ses peurs qu’en apaisant la société, en réduisant le pouvoir de son administration totalitaire, en libérant les français de la terreur que cette administration a installée.

Une fois la France apaisée, libre, il n’aura plus besoin de Bennalla ou équivalent.

Mais le veut-il, ou, au contraire, préfère-t-il jouir de son pouvoir totalitaire et de la soumission des français ?

C’est toute la question que pose l’affaire Benalla, loin des cris d’orfraies de la presse et des politiques hypocrites.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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