Comment la fiscalité façonne les esprits

Bercy est bien plus qu’une machine à encaisser semant terreur et désolation en pillant ceux qui prudemment tentent d’accumuler pour faire marcher l’économie et se protéger des aléas de la vie.

Ceux-là sont trop indépendants. Les collectivistes au pouvoir n’en veulent pas. Leur nom même fait peur aux collectivistes : “travailleurs indépendants”, un crime.

Les piller ne suffit pas. Ils s’entêtent les sots et reconstruisent sur les ruines qui résultent du laminage fiscal, tout particulièrement du sur-impôt issu des contrôles fiscaux. Ils sont indécrottables, ils y laissent leur santé et leur vie.

Leur exemple, leur ténacité, sont mauvais conseillers pour le petit peuple que l’on tond sans risque. Il ferait beau voir qu’il se révolte ce petit peuple en cherchant à les imiter, sous leur influence.

Donc Bercy, au-delà de sa carte triviale d’encaisseur d’impôt se veut une force morale et politique.

Dans ce but, Bercy se présente comme un redresseur de tort, comme un répartiteur juste des richesses. Cette fonction justifiant évidemment que la force publique soit à sa disposition pour lui permettre de remplir sa tache. C’est le premier pas.

L’usage spectaculaire, aveugle et sans concession, de la force va répandre la terreur fiscale, étape essentielle. A ce stade Bercy a besoin d’alliés. Ils seront achetés en échange de différents avantages fiscaux finement étudiés. Cerise sur le gâteau, il faudra aussi une propagande forte pour laquelle les avantagés fiscaux seront d’excellents relais.

C’est ainsi que la machine se met en place. A partir de là, le pouvoir de Bercy est incontestable et incontesté.

L’impact de cette force sur les comportements va pouvoir s’exercer librement.

Prenons un exemple : la propriété privée.

Gravée dans le marbre de la constitution, les français croient qu’elle existe et sont prêts à se battre pour elle. Un peu comme pour la liberté d’expression, elle fait partie de ces acquis de notre démocratie qui n’existent pas ou plus, mais que l’on croit toujours avoir. C’est ça le tour de magie de Bercy.

La propriété privée est l’antidote au collectivisme.

Giscard l’avait bien compris qui, en son temps, souhaitait permettre l’accès à la propriété privée au plus grand nombre. Ce qu’il a réussi en partie.

Le monstre Bercy a réagi par une fiscalité lourde, induisant une organisation de l’espace restrictive pour la propriété privée.

Aujourd’hui Bercy arrive au bout de son concept de collectivisme avec la mise en place de l’outil de mise à mort de la propriété privée : la suppression de la taxe d’habitation payée par l’occupant et son corollaire l’augmentation de la taxe foncière payée par le propriétaire.

La base d’une société où les individus seraient libres commence par la propriété de leurs logements, qui doit être un endroit inviolable où ils sont protégés des prédateurs et notamment du prédateur le plus dangereux, l’Etat. Inversement une société collectiviste doit fragiliser le domicile de ses obligés, leur refuge.

C’est la que Bercy intervient en profondeur.

L’idée est que le locataire n’étant plus imposé son statut devient un avantage fiscal, pendant que le propriétaire plus lourdement imposé est évidemment désavantagé.

Si l’intérêt fiscal, que personne n’aurait l’idée de contester, est que le statut fiscal de locataire est le plus intéressant, la majorité s’efforcera d’être locataire.

Au début un afflux de locataires pourra paraître bénéfique pour les propriétaires.

Mais très vite, Bercy amplifiera la distinction entre les deux catégories de propriétaires, ceux qui ne sont pas imposés les propriétaires sociaux, et les autres lourdement imposés jusqu’à l’écœurement.

Les propriétaires sociaux peuvent être l’Etat lui-même ou des privés ayant fait allégeance.

Assez rapidement les français comprendront que leur intérêt immédiat n’est pas de devenir propriétaire mais bien d’être ou de rester locataire. Ce premier pas franchit, il restera pour Bercy à maîtriser la propriété privée en la restreignant aux propriétaires sociaux sous sa dépendance.

Il ne serait pas judicieux de le faire trop rapidement. C’est donc par la mise en place conjointe d’une fiscalité lourde, de droits de préemption larges, que Bercy va déposséder, en plusieurs générations, les propriétaires privés classiques.

Pas besoin de guerre, de révolution bolchévique, le collectivisme s’imposera par la suppression de la propriété privée.

Tous locataires, l’Etat notre généreux propriétaire aura entre ses mains notre histoire personnelle, notre nid, notre vie.

Vous avez dit démocratie libérale, vous avez oublié de penser dictature fiscale collectiviste.

Rassurez-vous, il est trop tard. Urbanisme et fiscalité vont avoir raison de votre propriété privée, comme une fois la corde serrée de la castration, ce n’est plus qu’une question de temps.

Bercy agit ainsi en tout. Bercy est notre maître, nous sommes ses esclaves.

Ah ! Le Jazz et la prohibition…. je m’égare.

Cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Comment la fiscalité façonne les esprits »

  1. Vous êtes dans la vérité: j’ai assisté par hasard à un colloque sur le logement social où il y avait des pontes du secteur. L’un à dit que d’ici deux générations, tous les français devraient habiter dans des logements sociaux.
    Comme je n’étais pas sûr d’avoir bien compris, j’ai demandé à mon voisin, quim’à confirmé que j’avais bien compris.

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