Faut-il en passer par là ?

Ce matin je me rends au service de l’enregistrement, j’ai deux documents à faire enregistrer.

L’enregistrement est un service dépendant des Services Fiscaux, qui facture 125€ le coup de tampon qui justifie que le document qui vous est rendu tamponné est bien le même que celui qui va rester aux archives de l’enregistrement. Mettons le temps de la prestation à une moyenne de dix minutes, en étant large, alors que 125 € est pour nous plutôt le gain d’une pleine journée de travail. Passons.

Ce service n’est pas débordé. Peu utilisé par le grand public, il est pratiquement réservé aux professionnels. Il se trouve cependant qu’à La Rochelle il partage le même hall-salle-d’attente que les autres services grand public, qui eux sont objectivement débordés.

Pour gérer l’afflux des pauvres gens, qui viennent négocier des délais ou tout simplement essayer comprendre le bien-fondé de leurs impositions, les Services Fiscaux ont dû mettre en place les fameux distributeurs à tickets qui normalisent les files nombreuses de nos services publics, que le monde entier nous envie.

Ainsi donc, pour accéder à l’enregistrement, où il n’y a personne, vous devez faire la queue une heure pour obtenir un ticket inutile puisque vous êtes seul à viser le bureau de l’enregistrement.

Un peu pressé ce matin, je monte directement dans le hall-salle-d’attente et me retrouve seul devant le bureau de l’enregistrement. Je frappe poliment.

Là, la cerbère administrato-socialiste de garde dans le bureau m’interpelle :

– Vous avez le ticket ?

– Euh, non. Mais je suis seul à venir vous voir et à l’accueil, pour obtenir un ticket, il y a une queue d’une demi-heure. Alors…

– Vous pourriez ne pas être seul.

– Oui, mais je suis seul.

– Oui, mais peu importe, si vous n’étiez pas seul, vous imaginez la situation.            –

– Bon d’accord, mais je suis seul.

Une fois ces amabilités échangées elle me laisse rentrer, tout en continuant à “melouner” comme on dit en Charente-Maritime.

C’est alors que je lui dis ceci :

– Franchement je ne vous comprends pas, pourquoi un tel formalisme ? Vous savez, c’est ça qui a provoqué le vote d’hier.

– Je ne vois pas le rapport, dit-elle.

Elle ne voit pas le rapport.

Payée par nous, normalement à notre service, elle a transformé sa situation en un pouvoir aveugle qu’elle nous impose sans raison objective, et ils sont des millions comme cela, et ils ne voient pas le rapport avec le vote d’hier.

Ils sont graves.

Hier il n’y avait donc pas d’autre solution, c’était mourir à petit feu de la maladie socialo-administrative, dénoncée de façon pathétique par Sakharov, ou se révolter.

Personnellement je n’ai pas été voté, je n’irai pas non plus Dimanche prochain.

Aucun candidat ne parle de liberté individuelle, de responsabilité, de respect des biens de chacun, aucun candidat ne se réfère à ce en quoi je crois. Donc je ne vote pas.

Que vivrai-je demain ?

Est-ce que je serai reconnaissant à ceux qui ont franchi le pas, qui ont donné leur vote au Front National ?

Ou, au contraire, est-ce que, bien que les comprenant, je regretterai amèrement ce coup de folie, qui m’impliquera, même si je n’ai pas voté ?

Entendons nous bien, je souhaite sincèrement que Madame Le Pen soit notre Thatcher, mais je n’en suis pas convaincu, loin de là.

Le programme du Front National n’a rien à voir avec les principes qui agitaient Thatcher, que je respecte.

Pourquoi ce parti agirait-il différemment de son programme ? Pourquoi ceux qui votent pour lui souhaiteraient-ils un autre programme que celui qui leur est présenté, et pour lequel ils ont voté ?

Tant de questions qui troublent vraiment mon raisonnement.

Comme beaucoup, du fait de l’incroyable mainmise sur notre société par l’administration, ses fonctionnaires, sa pensée unique et sa corruption, je suis réduis au rôle de spectateur de ma propre vie sociale.

Je n’ai pour seul espoir que ces fous du Front National et leur programme de folie ne soient qu’apparence et que, in fine, ils s’avèrent raisonnables et constructifs. Je prie pour cela.

Mince espoir, j’en conviens.

Evidemment, si une fois au pouvoir ils sont ainsi et que j’ai retenu ma confiance en eux par erreur, je m’excuserai.

Dans le cas contraire, je ferai comme tout le monde. D’abord je pleurerai. Ensuite je n’oublierai pas et je ne pardonnerai jamais à l’administration socialiste d’avoir capté le pouvoir au non d’une morale qu’elle n’applique qu’aux autres, au lieu de servir les individus, le pays et les français.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Faut-il en passer par là ? »

  1. Vos propos ont le mérite d’être pertinents, mais je ne partage pas votre choix de l’abstention. Dans la situation actuelle, il me semble qu’il y a deux façons d’être désespéré : soit s’abstenir de voter, mais c’est suicidaire (cela revient à se coucher pour mourir), soit voter Front National, pour rester debout et continuer de combattre. Même s’il y a une chance faible que la victoire du FN soit une bonne solution (pour les Présidentielles de 2017, car les Régionales n’ont d’intérêt que dans cette perpective), c’est la seule qui nous reste, car c’est la seule qui soit réalisable pour sortir le pays du bourbier où il est enlisé.
    Le libéralisme libertarien et la démocratie directe correspondent à des idéaux théoriques qui n’animent aucun candidat suffisamment combatif pour être élu. En tant que citoyens français, nous subissons une guerre, et c’est l’Etat jacobin qui la mène contre nous plus que tout autre Etat (islamiste ou pas). Nous avons prioritairement besoin qu’un Etat régalien fort rétablisse un Etat de droit en remplacement d’un Etat jacobin abusif qui nous enterre sous un fatras pathologique de lois et de règlements ingérables.
    Il n’y a pas de liberté possible sans Etat de droit. La priorité aujourd’hui, c’est le rétablissement d’un Etat régalien qui nous protège des abus de pouvoir d’une démocratie représentative fictive en couverture d’un Etat jacobin ruineux.

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