Nous ne voulons plus être enfermés ! par Claude Reichman.

« Je ne veux être enfermé nulle part. Je ne voulais pas rester enfermé dans la province française, à Amiens, où j’ai grandi. Je ne voulais pas être enfermé à l’Ena, je ne voulais pas être enfermé dans la banque d’affaires. Et je ne veux pas être enfermé dans le monde politique. » (Emmanuel Macron, Le Point, 11 mai 2017).

Eh bien, nous non plus, Monsieur le Président, nous les Français, nous ne voulons plus être enfermés. Nous voulons être libres, comme vous, parce que vous et nous sommes égaux en droit.

Nous sommes enfermés dans une condition lamentable, écrasés d’impôts et de charges, ligotés de règlements et d’interdictions qui nous empêchent d’entreprendre, brimés par une caste, la vôtre Monsieur le Président, celle des énarques, qui dirige le pays depuis plus de quarante ans et qui déteste le peuple parce qu’il préfère vivre comme il veut et non comme on le lui ordonne. Bref nous étouffons et nous n’en pouvons plus.

Vos premiers pas de président nous déçoivent. Vous faites de longs discours, mais la liberté ne figure nulle part dans vos projets. Où est la liberté de la protection sociale, inscrite dans nos lois et que vous continuez à ne pas appliquer, vous qui vous proclamez européen alors que cette liberté nous a été donnée par l’Europe ? Où sont les baisses massives de dépenses publiques, condition indispensable pour réduire les impôts ? Où sont les réductions drastiques du nombre des fonctionnaires, sans lesquelles la France restera cet immense ministère où l’on ne travaille qu’à « emmerder les Français », comme le disait Georges Pompidou ?

On a cru, à vous entendre pendant la campagne présidentielle, que vous aviez un grand projet pour la France. On s’aperçoit aujourd’hui que vous consacrez les premiers moments de votre quinquennat, les plus importants parce que c’est là qu’on peut agir de façon déterminante, à vous montrer dans toutes les postures, dans tous les déguisements, dans toutes les cérémonies, et que votre dilection se porte vers ce milieu qu’on appelle le « show-biz » plutôt que vers ceux qui, par leurs efforts quotidiens, font vivre notre pays.

Il faut vous ressaisir, Monsieur le Président. La fête ne durera pas longtemps. Déjà les sondages vous avertissent que les Français commencent à douter de vous. Il n’a fallu qu’un peu plus de deux mois. Où en serez-vous à l’automne ?

Vous avez placé des énarques à tous les postes clés de l’Etat. Comme c’était le cas avant vous et depuis bientôt un demi-siècle. Il eût fallu charger un entrepreneur issu du secteur privé de bousculer les pesanteurs de l’économie française, un grand avocat de remettre dans le droit chemin une justice que le corporatisme et l’étroitesse d’esprit de trop de magistrats font détester des citoyens, un grand soldat à la tête de nos armées qui ont besoin de la confiance et de l’estime de l’Etat pour affronter les dangers qui nous menacent.

Vous n’avez rien fait de tout cela et l’on peut craindre que vous ne le fassiez pas, tant vos débuts vont dans le sens inverse.

Il paraît que votre pensée est « trop complexe » pour être comprise. Mais votre action, elle, est parfaitement comprise par le peuple, qui y voit déjà de l’inaction.

« Les civilisations ne meurent pas assassinées, elles se suicident », écrivait le grand historien Arnold J. Toynbee. La nôtre, Monsieur le Président, est bel et bien en train de se suicider, non parce que les Français ont perdu le goût de vivre, mais parce que de mauvais dirigeants n’ont cessé de les empêcher d’être eux-mêmes et de rester dignes de leurs devanciers qui ont fait de notre pays un des premiers du monde.

« Cette campagne m’a transformé, disiez-vous dans cette même interview du Point. Je reviens avec dans mes poches la colère, les rancœurs et l’immense attente du pays. J’ai le sentiment très intime qu’il faut restaurer l’efficacité de l’action publique face au nihilisme et à l’effondrement moral. Nous sommes au bord du précipice. »

Comment se fait-il alors que vous ne songiez qu’à vous mettre en scène, à vous donner en spectacle, au lieu de vous consacrer à l’ardente obligation de votre fonction, tandis que le destin égrène des heures décisives ? Monsieur le Président, il faut vous réveiller, avant que le bruit de la foule en colère ne s’en charge. Mais alors il sera trop tard !

Claude Reichman

http://www.claudereichman.com/articles/enfermes.htm

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Une réflexion sur « Nous ne voulons plus être enfermés ! par Claude Reichman. »

  1. Bjr,
    Mais que le Français électeur est vraiment idiot, sénile d’avoir cru et voté pour Hollande Junior!
    Pourtant la ficelle était grosse mais non l’électeur est tombé dans le panneau en élisant la marionnette à Hollande.
    Pinocchio Hollande est élu pour 5ans et il va nous en faire baver!
    Tant mieux pour les cons ayant voté pour lui & tant pis pour nous!

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