Quand l’Etat inocule la misère, provoque la mort

L’Etat, qui nous est présenté systématiquement comme salvateur, est bien souvent un vecteur de mort. Que ce soit de façon volontaire, lorsque par exemple il déclare la guerre, ou que ce soit de façon accidentelle à l’occasion d’une de ses bévues régulières les plus évidentes, telle que le sang contaminé, les maladies nosocomiales, etc…

Evidemment, en pareil cas, l’Etat se déclare systématiquement irresponsable.

Dans la réalité, l’Etat est donc bien loin de l’image de sécurité et de justice qu’il nous impose de lui par la loi, la force et la propagande.

Dans ce billet, nous allons observer, avec la plus grande objectivité possible, la façon dont l’Etat inocule la misère et la mort économique à l’occasion des contrôles fiscaux.

Au préalable il y a lieu de définir trois choses :

– La fraude fiscale. Sauf dans les milieux très restreints de la délinquance pure et dure, la fraude fiscale est marginale. Elle est tout particulièrement entravée par la raréfaction de l’argent liquide au profit des moyens de paiement virtuels (carte bleue, internet). Par ailleurs, tout comme l’automobiliste respecte majoritairement les limitations de vitesse, les contribuables respectent majoritairement leurs obligations fiscales.

– L’optimisation fiscale. Ici la situation est plus trouble et permet toutes les interprétations. L’Etat, à travers les niches fiscales incitatives, voudrait être le seul ordonnateur de l’optimisation fiscale, qu’il utilise abondamment. Jaloux de cette prérogative auto-attribuée, il traque ceux qui, avec les mêmes outils que lui, font des choix personnels d’optimisation. Sur ce sujet, l’Etat est, la plupart du temps, en abus de position dominante, c’est un des points incontournable de friction fiscale.

– L’impôt. Il n’est que deux économies possibles.

L’économie d’Etat, où les prix et les objectifs sont décidés par l’Etat. Dans ce cas, l’impôt n’aurait pas lieu d’être puisque l’Etat est le maître de l’économie, que donc ce qu’il redistribue est libre de charges. Toutes les tentatives faites dans le monde pour implanter ce type d’organisation sociale ont échoué.

L’économie de marché, où les prix et les objectifs sont décidés par le marché. Dans ce cas, le marché finance l’impôt que l’Etat exige en compensation des prestations qu’il impose. L’impôt est donc inclus dans le prix final et toujours à la charge du consommateur. Ainsi, ceux qui croient benoitement ne pas payer d’impôt sont des imbéciles qui, quoiqu’ils pensent, sont les payeurs en dernier ressort dès qu’ils consomment. L’impôt, quel qu’il soit, est inclus dans le prix final payé par le consommateur, sans quoi l’entrepreneur travaillerait à perte et ferait faillite.

Le contrôle fiscal

Par les miracles cumulés de la sémantique, de la statistique économique étatisée, de la comptabilité publique et de la boulimie dépensière incontrôlée de l’Etat, le contrôle fiscal est devenu la variable d’ajustement du budget de l’Etat dans sa propagande vers ses partenaires et ses administrés.

Il est présenté comme un acte noble, de justice sociale et d’équité dans la répartition des richesses.

Dans la réalité, il est un sur-impôt qui tombe sur l’entrepreneur à l’improviste. Il touche une période passée de la vie de l’entreprise, il n’a donc pas été inclus dans les prix de revient de l’entreprise à l’époque considérée. Il ne correspond à aucune réserve de trésorerie.

Pour sa plus grande part, il est issu d’une lecture tendancieuse des résultats de l’entreprise par le contrôleur et non d’une fraude avérée ou prouvée.

Dans ces conditions, le redressement – ce sur-impôt imprévisible — ne peut pas être assumé par l’entreprise et va entrainer, plus ou moins rapidement, la misère de celle-ci et sa disparition.

L’extraordinaire

Cette introduction de la misère chez l’entrepreneur par le contrôle fiscal et ses conséquences sont visibles de tous journellement. Et, personne ne se dresse contre cette folie, bien au contraire.

Est-il venu à l’idée de quelqu’un de s’enthousiasmer lorsqu’à la faveur du sang contaminé l’Etat a disséminé le sida ? Non, évidemment.

Alors, pourquoi la majorité saute-t-elle de joie à l’idée de la misère et de la mort répandues par les contrôles fiscaux ? Pour moi, c’est un mystère, une folie collective.

La propagande est sans doute l’élément essentiel qui génère cette réaction irrationnelle de la majorité, peut-être aussi son ignorance des choses de l’économie.

Mais, plus que tout, la prospérité de ce comportement tient au fait qu’il a pour base et pour levier : la jalousie.

La jalousie est la force émotionnelle résultante du différentiel entre ce que l’homme croit valoir et ce que la société lui reconnait en moins. Plus ce différentiel est grand, plus la jalousie sera importante.

En période de difficulté collective ce différentiel prend des proportions susceptibles de mettre en péril le lien social. Nous y sommes.

Sur ce terreau, la propagande politique, qui utilise le contrôle fiscal comme variable d’ajustement du budget de l’Etat, et ses conséquences sur les entrepreneurs sont des actes graves, aux conséquences dévastatrices.

Les hommes politiques qui sont, depuis plus de quarante ans, les instigateurs de cette propagande devront un jour en répondre, ainsi que les services (Bercy) qui les ont accompagnés dans cette sinistre besogne qui répand la mort économique, dont nos enfants connaîtront malheureusement les conséquences dans leur chair.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Quand l’Etat inocule la misère, provoque la mort »

  1. Mais pourquoi diable continuez-vous de réduire la fraude fiscale à l’encaissement de liquide non déclaré ? De nombreuses fraudes se font sans qu’il y ait le moindre mouvement de cash. Vous voulez des exemples ?

    Carrousel TVA
    Fausse facture pour obtenir des remboursements de crédit de TVA indus
    Déductions abusives en charge (frais personnels voire imaginaires)
    Non déclaration d’avoirs détenus à l’étranger
    Minoration du patrimoine.

    Etc.

    1. Cher inspecteur des impôts,
      Vous nous manquiez.
      Vos remarques guignolesques sont un plus que nous apprécions. Nous sommes tous Charlie.
      Cependant, je ne vois pas en quoi j’aurais oublié ce que vous mentionnez.
      Est-ce le fait que j’affirme que ces manquements ne sont pas la règle, bien au contraire, qu’ils ne justifient pas la propagande mensongère qui accuse la fraude fiscale du trou béant de l’Etat, qui vous contrarie ?
      Votre lyrisme fiscal tente hélas à démontrer que vous n’êtes pas un fanatique de la présomption d’innocence. Et pourtant, c’est la base de toute justice.
      Vous paraissez plutôt être du côté de ceux qui vilipendent le bouc-émissaire : le “fraudeur-fiscal”
      Allez, courage, faites nous sourire plus souvent, nous en avons bien besoin.
      Cordialement. H. Dumas

      1. Pour la centième fois, je suis étudiant en droit. Alors cessez de me faire passer pour un fonctionnaire des finances publiques en mission sur votre blog…

        Ce n’est pas la première fois que vous amalgamez fraude fiscale et dissimulation de chiffre d’affaires encaissé en liquide, je le pointais simplement du doigt. Libre à vous de rétro-pédaler dans votre réponse.

        Vous avez parfaitement le droit de critiquer le système fiscal français, et beaucoup le font de façon intéressante et éclairante. Mais si vous souhaitez les rejoindre, par pitié renseignez-vous un minimum au lieu de tout mélanger.

        Cordialement,

        1. Allons bon.
          Alors nous en reparlerons quand vous serez pratiquant en droit, jeune homme.
          L’étude sans l’expérience n’a pas grande valeur.
          Commencez donc par être entrepreneur puis nous reparlerons fiscalité.
          Bien cordialement et sans animosité H. Dumas

  2. Bsr,
    en ce qui me concerne, je considère les agents ficaux comme des petits soldats serviles aux services des parasites politocards de tous bords.
    Chacun d’eux se sertde l’autre pour couvrir ses exactions et s’empiffrer sur le dos du Peuple.
    @+

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