Je pense aux grecs

Je pense aux grecs qui possédaient quelque chose, pas à ceux qui n’ont rien. J’en ai marre de ceux qui n’ont rien.

Objectivement, je crois être plutôt charitable, je n’ai jamais plaint mon bénévolat tout au long de ma vie. Cela ne m’empêche pas de constater qu’un très grand nombre de ceux qui n’ont rien ne font pas grand-chose pour remédier à cette situation. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils le méritent, mais ma compassion est largement entamée.

Cela, en fait, depuis qu’un florissant commerce politique fructifie sur l’assistance à ceux qui n’ont rien, et que ce commerce se finance exclusivement sur le pillage de mes économies — gagnées avec beaucoup de peine et de risque — générant ma ruine, proportionnelle aux avantages qu’elle procure aux assistants et aux assistés.

Je pense aux grecs, à ceux qui possèdent, parce que leur surprise et leur peine doivent être immenses.

Moi, plutôt nous, les dépouillés fiscaux français, sommes victimes d’un “pillage-palliatif-intensif”.

C’est-à-dire que, pendant des années, on nous fait croire qu’il serait possible que l’on nous rende justice, que notre pillage n’aurait peut-être pas lieu. Après nous avoir surpris par un contrôle et un redressement assassin, invraisemblable, une fois sur deux totalement injustifié, on nous beure le nez avec une série de recours, tous bidons, mais à l’air sérieux.

Hiérarchie fiscale, magistrats et avocats prennent des airs doctes, du type de ceux des médecins de l’époque de Molière ordonnant une saignée, pour nous persuader qu’eux-mêmes sont très attentifs à notre détresse et mettent un point d’honneur à établir des comptes justes.

Rassurés, nous allons lentement entrer dans la phase irréversible de notre disparition économique. Ils nous tiendront en vie apparente jusqu’à que notre faiblesse mette un point final à notre agonie, cela va durer entre 10 et 15 ans selon la résistance de chacun.

Puis, d’un coup, alors que nos forces nous ont complètement abandonné, ils vont se servir jusqu’au dernier centime, jusqu’au dernier objet. De nous, contrairement aux apparences, ils se foutent complètement.

Tant et si bien que nous n’avons pas l’occasion de voir pillages et pilleurs en face, droit dans les yeux. Au moment de notre liquidation, notre regard ne dépasse pas le sol qui est devant nous, le bout de nos pieds est devenu l’horizon de notre univers.

La ruine nous parait douce, nous n’avons plus aucun souvenir de certains mots tels que : économie, investissement, avenir, projet, plaisir, cadeau, achat, détente, volupté, fraternité, plaisir, rire, insouciance, récompense, honneur, notoriété, estime, amour, tendresse, travail, vacances, etc…

Nous sommes, in fine, des pillés comateux. Une armée de zombies qui ne fait même pas pitié, incapable évidemment de se révolter, de réclamer quoique ce soit.

Ce n’est pas le cas des grecs qui m’intéressent : les possédants.

Voilà des gens en pleine forme, pour certains probablement en expansion économique, qui croient en leur avenir, qui ont mis de côté de l’argent à la banque et qui apprennent soudain que cet argent n’y est pas, n’y a jamais été.

Peut-être ont-ils démarré de zéro, en prenant tous les risques, en suant sang et eau, ou peut-être avaient-ils hérité et tentaient de gérer au mieux leur capital, dans tous les cas ils faisaient confiance à leur banquier. Celui-là ferme boutique, “elle est vide” dit-il. Le choc.

Là, pas d’embrouille, c’est un casse, pur et dur. Haut les mains, vos élus vous braquent. C’est quand même un sacré évènement dans la vie d’un homme et d’une société.

Le pire est à venir.

Parce que le pillage des possédants au motif du secours aux démunis n’est pas une exclusivité grecque.

Oublions les démunis qui ne sont ni les initiateurs ni les responsables du carnage. Concentrons-nous sur ces escrocs d’hommes de l’Etat qui ont pour mission de défendre la monnaie pour que l’économie puisse prospérer et qui n’ont de cesse de fabriquer de la fausse monnaie jusqu’à se trouver dans cette situation mortifère d’avoir vidé les caisses des banques. D’avoir volé la trésorerie des actifs. D’être obligé de piller le peu qu’il leur reste. De n’avoir aucune valeur à mettre en face des milliards de fausse monnaie qu’ils ont édités.

Ces escrocs d’hommes de l’état ne sont pas que grecs, ils sont aussi français.

Demain, puisque le pillage fiscal arrive à son terme, la population de ce joyeux pays, la France, va se trouver inéluctablement devant des guichets fermés, car les banques sont aussi vides que celles de la Grèce.

Vais-je vous surprendre en vous disant que je trouve la chose succulente ? Qu’après ce que j’ai enduré, et que j’endure encore, l’idée de voir, ceux qui se croyaient en sécurité et me regardaient de haut, face à des banques fermées, vides, me parait cocasse. Tout particulièrement les intouchables, les assurés à vie, les profiteurs de la fausse monnaie, d’un argent qu’ils n’ont pas produit, qui leur a été distribué comme au Monopoly. C’est vrai, il me tarde de voir leur tête.

Ce jour là, il faudra ressortir les guillotines, sans la lame évidemment, je suis fondamentalement contre la peine de mort.

Mais je suis pour le théâtre, un jugement public de nos hommes de l’Etat escrocs, se terminant en place de Grève, la tête passée dans le trou de la guillotine et un lacet en vison les immobilisant pour une photo d’infamie, sans les blesser, serait pour moi le summum.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Je pense aux grecs »

  1. Bsr,
    Et si pour sentence, ils finissaient en haillons comme ceux qu’ils écrasent? Hein?

    Plus ils sont en haut de l’échelle plus la chute sera pénible!

    @+

  2. Moi je ne suis pas contre la peine de mort.

    Arrêtons le gnangnantisme. Tant que ces responsables n’auront pas la peur au fond des tripes ils ne changeront pas.

    Des morts, il y en a déjà. Mais que dans notre camp pour l’instant. Ceux qui se suicident, crèvent avant l’heure, terminent clochards, sont de vrais morts, décédés. Ils le savent là-haut, comme savaient les généraux de 1917 pour les Poilus.

    Il faut aussi des morts dans LEUR camp. Dans le camp des coupables de cette horreur. Ils enclenchent une guerre, ils en subiront aussi le prix du sang et des larmes.

  3. « Je suis pour le théâtre, un jugement public de nos hommes de l’Etat escrocs, se terminant en place de Grève, la tête passée dans le trou de la guillotine et un lacet en vison les immobilisant pour une photo d’infamie, sans les blesser, serait pour moi le summum ».
    Vous êtes cruel d’humiliation !…

    Quoique si la Justice, et la Presse, n’étaient pas « aux ordres », il y a longtemps qu’une tripotée de ministre serait déjà, tout simplement, derrière les barreaux !…
    Et un petit séjour à la Santé, serait du plus bénéfiques pour certains de nos fats !…

    Je découvre votre site et je réalise que vous ne connaissez pas le « scandale qui monte » : la Révélation au public du détournement par « Mythe-Errant » des 3,5 milliards d’euros des indemnités de la guerre du Golfe virés à la France par le Koweït, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes-Unis !…

    L’ensemble du dossier est disponible ici :
    http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/indemnit%C3%A9s-de-la-guerre-du-golfe-1991/

    Bonne découverte !…

    Jean-Charles DUBOC

    1. Evidemment c’est énorme.
      Mais, objectivement, comment une telle somme pourrait disparaître sans laisser de trace ?
      C’est d’abord la démonstration qu’il faudrait faire.
      L’argent en circulant laisse toujours des traces.
      Bon courage quand même. Cordialement. H. Dumas

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