La malédiction de la réussite

La sélection naturelle de la vie est organisée autour de l’idée du choix du meilleur.

Enfin, c’est ce que divulguent les scientifiques lorsqu’ils nous expliquent comment et pourquoi, depuis les gènes jusqu’à la décision finale de la reproduction, toute forme de vie serait dictée par un souci de sélection naturelle du plus performant.

Une fois convaincu de ce sens de l’évolution, il reste à comprendre comment cette méthode a pu aboutir à certaines formes de vie dont les conditions et l’apparence sont si terribles, si répugnantes, que l’on se demande pourquoi elles existent.

Il reste aussi à comprendre pourquoi, par exemple, une scientifique comme Evelyne HEYER, après nous avoir convaincu du rôle essentiel des gènes donc de la nature et de sa volonté de performance dans “L’Odyssée des gènes”, éprouve le besoin de finir son bouquin par quelques pages bienpensantes qui réduisent à néant tout l’ouvrage, où elle prétend alors que les gènes : “bof, ce n’est pas si important”, la morale – surtout écologiste – et l’éducation, sont finalement les vrais vecteurs de notre évolution.

En ce qui me concerne je dois admettre que j’ai été convaincu — par mon éducation ou l’organisation de mes gènes, je ne sais pas — que le progrès ne peut que triompher, que le meilleur ne peut que gagner, que c’est là que se trouve la vérité à qui le temps apporte inévitablement la reconnaissance. C’est ce qui explique ma résistance.

Or, finalement, à y bien réfléchir — et cela me désole — il ne s’agit que d’une vulgaire croyance, pas plus structurée que les autres…

J’ai besoin de faire un point.

Jusqu’à il y a peu, lorsque j’étais malade la médecine ne me jugeait pas, elle me soignait, si elle n’en était pas encore capable elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour y parvenir un jour.

Puis sont arrivés les statistiques, les mathématiques et leurs camemberts associés. Cela n’a pas amélioré nettement les soins, en revanche de plus en plus j’ai été montré du doigt, déclaré en grande partie responsable de mes maladies présentes et à venir.

Au point de me rendre un peu paranoïaque face aux cartes des bons restaurants, voire même des MacDo, face à mes bonbons au chocolat, mais aussi à mes divertissements, à mon travail, etc… tout ce qui fait ma vie participerait activement à ma mort… C’est bien possible…

Il me resterait un peu d’espoir, à condition de mener une vie monastique après laquelle je pourrais compter sur la solidarité pour me soutenir.

Puis est arrivé le COVID.

En quelques mois on m’a rentré dans le crâne que je suis intégralement responsable de cette maladie. Elle n’existe qu’à cause de mon comportement. Plus généralement de celui des autres dont, pour les autres, je fais partie, donc c’est bien de moi qu’il s’agit.

A tel point que ma simple vie de tous les jours est devenu délictuelle, tant je suis coupable du risque être malade.

Cette situation me perturbe gravement.

Et s’il n’y avait aucun sens à la vie ?

Si l’intelligence et la connerie étaient à équivalence de chance, si rien ni personne, pas même le hasard, ne pouvait faire le tri entre les deux.

Si la solidarité n’était qu’une vue de l’esprit, inexistante. Ce que je subodore lorsque, comme tout le monde, je regarde des scènes de vie sauvage — filmées entre quatre ou cinq camionnettes de touristes dans l’insondable savane africaine — où je vois quelques lions affamés attaquer un buffle et le liquider à la seule force de leurs mâchoires serrées sur son cou, pendant qu’à coté des centaines de tonnes de buffle, qui ne feraient qu’une bouchée du lion, ne font rien pour aider leur congénère, lequel pourtant vit avec eux en troupeau, bien sagement, bien solidairement.

L’inversion du progrès serait donc possible

On appelle çà la régression.

Lorsque la vie disparait, est-ce bien, comme on veut  nous le faire croire, en raison de causes extérieures, écologiques ou autres ?

Ou est-ce simplement parce que la machine à sélectionner, de l’exemplaire de vie en question, s’est mise à fonctionner à l’envers, à sélectionner ce qui foire plutôt que ce qui réussit, le plus faible plutôt que le plus fort ?

D’où le titre de ce billet : la malédiction de la réussite.

Quelle que soit la réussite elle est vilipendée.

Ne parlons pas évidemment de la réussite financière, rien de pire aux yeux du plus grand nombre qui est le multiplicateur incontournable, notamment en démocratie.

La réussite scolaire est au même niveau, qui pense du bien des énarques pourtant un des points hauts de ce type de réussite ?

Les sportifs à succès n’échappent pas à la règle du dénigrement de la réussite, qui en dehors de ses propres supporteurs pense du bien de Ronaldo ?

Les scientifiques qui trouvent sont accusés de le faire par cupidité. Les politiques sont tous pourris.

Globalement, réussir est une tare. La médiocrité s’impose, seule la misère trouve grâce aux yeux de l’opinion publique.

Le prince d’Angleterre qui n’assume pas est considéré supérieur à son frère qui assume cette fonction folklorique, particulièrement difficile à vivre.

Des milliers d’exemples sont à disposition dans le genre : “la réussite est une tare”, l’échec — ou au moins l’indifférence à l’effort nécessaire pour réussir — sont les seules attitudes qui vaillent.

Une jeune fille proche, qui voulait être médecin, a dû, pour accéder à ces études, le cacher aux spécialistes de la sélection de son lycée quand elle a constaté que ce seul souhait la classait comme indésirable.

La médiocrité comme référence

Peut-on imaginer que cette posture sociale, largement majoritaire, ne soit pas le fruit d’une phobie passagère, mais le résultat d’un avatar de nos gènes ?

Au secours Evelyne HEYER, êtes-vous contaminée, où restez-vous suffisamment lucide pour nous éclairer.

L’ADN des hommes prépare-t-il leur disparition ? Va-t-il sélectionner, siècles après siècles, les plus médiocres d’entre eux, pour en faire de larges troupeaux d’animaux fourrages ?

Sommes-nous destinés à servir d’esclaves domestiqués à une forme de vie encore inconnue, qui bientôt nous dominera ?

Que de doutes issus du COVID et de l’étrange situation qu’il provoque.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « La malédiction de la réussite »

  1. Vos interventions traduisent de plus en plus votre désarroi et votre écoeurement devant l’actualité de notre société, des faits qui nous concernent, et ceux qui vous concernent en propre, qui sont totalement révoltants. Les gens bien informés espèrent depuis maintenant de nombreuses années, que les saloperies commises par les scélérats qui tirent les ficelles dans notre pays et bien d’autres vont finir par faire déborder le vase de l’acceptance des populations, vase dont malheureusement on ne connait pas encore la contenance, mais beaucoup de signes montrent que l’on est près du bord.

    Mais votre avis sur la malédiction de la réussite ne me paraît pas convaincant. L’homme est programmé pour une vie tribale où tout le monde se connaît et où la solidarité à un sens en particulier sur la question de la survie. Dans nos sociétés de millions ou milliards d’humains, les relations et les facteurs deviennent si nombreux et complexes que l’on peut se demander si quelqu’un en connait suffisamment les ressorts pour se construire une idée à peu près cohérente du fonctionnement de leur société.

    La nature est une grande expérimentatrice. Dans toutes les espèces, il y a des mutations fréquentes qui proposent à la vie (ou mort-nés) des variants qui vont disposer soit d’avantages vitaux, par exemple une meilleure résistance à certains pathogènes, même dans le futur, ou bien qui vont présenter des points faibles, qui ne se révéleront pas forcément sur leur génération. La sélection naturelle fait ensuite le tri, donne un avantage prolifératif. On connait l’histoire des pinsons de Darwin.

    Chez les animaux sociaux, dont nous faisons partie, nous retrouvons la notion de tribu et de rivalité des mâles pour devenir le chef et le rester, et le principal géniteur. Ces notions sont (bêtement) transposables dans la nation France, même si l’échelle est toute autre. Et les caractéristiques pour devenir « chef », prendre le pouvoir, ne sont plus la force physique ou la philanthropie, mais la malice, la perversion, l’égoïsme, la mépris, l’arrogance, la misanthropie, la cupidité, l’absence de scrupule, la mauvaise éducation, la crédibilité en mentant, l’ambition malsaine du pouvoir pour le pouvoir.

    Voilà une définition de l’Énarque de base (il y a probablement des exceptions). Mais globalement ces gens-là ont compris depuis longtemps que leur tribu devait être bien soudée pour tenir le pouvoir et résister longtemps aux évènements. D’où le contrôle maximum de la justice, de la police et de l’armée, des corps intermédiaires, des médias, et les méthodes de gestapo contre les individus, y compris les bons scientifiques, et les groupes qui s’insurgent contre leurs fautes, leurs délits divers, leurs impostures et leurs crimes. On peut mettre à leur compte les milliers de suicides de français acculés à la ruine tous les ans, et les dizaines de milliers de malades décédés du fait de la destruction du corps médical français depuis des années, sans oublier l’interdiction d’un traitement du covid 40 fois meilleur (au 15 juin) que celui « ordonné » par le « HAUT » conseil scientifique à la catastrophe sanitaire (sic / article L.3131-19 du CSP).

    Il est clair que le progrès scientifique n’est mis en valeur rapidement que dans le monde libre économiquement, sachant qu’il peut y avoir des contreparties gênantes voire régressive sur certains aspects, comme par exemple les pesticides, ou certains médicaments et vaccins. Il y a bien sûr une recherche institutionnelle de grande importance, en général à long terme, très dépendante des moyens financiers et humains que l’on veut bien lui consacrer. Elle dépend beaucoup d’une personnalité qui fait la « locomotive » telle que le Pr Raoult, et de la dynamique de groupe qu’il instaure. Ce n’est pas partout le cas. Cette recherche est sous la coupe des politiques ou dirigeants de l’ombre qui en gérant les budgets et les nominations font ou défont les organisations comme cela leur plait.

    La volonté de conservation du pouvoir par l’Énarchie est donc capable de piétiner tout ce qui peut la menacer, et par tous moyens, y compris les plus aberrants. Mais, même si le citoyen normal subit gravement cette gouvernance calamiteuse, celle-ci fait la preuve quotidienne, comme jamais auparavant, de son incompétence et de sa corruption, et ne cesse de scier la branche sur laquelle elle était confortablement assise, jusqu’au point probablement proche où cette mafia va tomber de son perchoir. Ils vont bientôt réussir à convaincre tout le monde de leur incapacité viscérale et de leur saloperie congénitale. Je n’entends partout que des critiques à leur égard. Les interventions qui leur sont encore favorables paraissent de plus en plus incohérentes et partiales. Les gens ne sont pas dupes, même si la désinformation est encore forte et la peur encore répandue. Il faut tenir, tenir encore un peu. Leurs fausses excuses en reportant des responsabilités sur le peuple pour se dédouaner des leurs ne vont pas passer comme cela. Il faut tenir. Il faut des solutions pour les jeunes générations.

    1. “Je n’entends partout que des critiques à leur égard. Les interventions qui leur sont encore favorables paraissent de plus en plus incohérentes et partiales.”

      Nous ne devons pas fréquenter les mêmes personnes. Les 99% de gens avec qui je “discute” sont des moutons bêlants qui approuvent les énarques et leur dictature. Nos propos ne les font pas changer d’avis, ils sont bloqués sur le discours médiatique ambiant et le mieux est de rompre la discussion…
      Il n’y qu’à voir les gens masqués seuls dans leur voiture ou seuls dans la campagne…

      1. Évaluer un pourcentage des moutons versus les rebelles est un exercice difficile. Mais 99% de moutons me paraît vraiment très excessif. Beaucoup de média ont basculé et argumentent davantage à l’opposé des décisions gouvernementales. Il y a une tendance plutôt perceptible, même s’il serait difficile d’être plus catégorique. Quel pourcentage de français porterait un masque s’il n’y avait pas de risque d’une amende à 135 € ?

  2. Cher Henri magnifique billet et gratuit, je m’amuse car l’argent pour les minables est devenu roi. Quand il y a de l’argent certains devenus de plus en plus nombreux sont prêts à changer de religion.
    Sénèque “long time ago” disait “Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles”. En fait ceux (Les politiques) qui dirigent n’osent plus, ils ne font que parler, ils ne savent plus agir, c’est ce qui a été ton moteur et le mien ainsi que celui de Charles de Gaulle.
    Mais celui qui oubliera le passé sera condamné à le revivre, rappelons nous des inactifs en 1939, ils ont mené le monde à une guerre effroyable avec des millions de morts. Et les peuples une fois accoutumés à des maîtres ne sont plus en état de s’en passer à court terme.
    Alors attention jouer souvent avec la peur provoque le déclin de l’individu, la perte de confiance et le repli sur soit…etc.
    Donc restons debout, le temps qui nous reste, car pour sauver cette société nous devons être comme un sportif de haut niveau, nous devons être assez fort pour résister à toute forme de tempête, à toutes sortes de solitude et nous devons avoir une lumière puissante en nous !
    Amitiés !

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