La poussière sous le tapis

S’il est une chose qui tue assurément c’est la continuation dans l’erreur.

Heureusement l’homme est résistant à l’erreur, en règle générale. Il partage cette particularité avec la plupart des êtres vivants. Les erreurs qui tuent immédiatement ne sont pas légion.

C’est ainsi que, paradoxalement, l’erreur est le moteur de la vie, du progrès. C’est par l’analyse de ses erreurs que l’homme progresse.

L’erreur est l’arbitre de notre vie, ceux qui feignent de l’ignorer sont engloutis par elle, ceux qui l’avouent, l’analysent et évitent de la reproduire, vivent et avancent.

Dans le rapport aux autres le déni de l’erreur – mensonge à soi-même — conduit évidemment au mensonge à tous. Une posture due à la bêtise ou à la vanité, ou aux deux.

Enfin, l’absence d’erreur n’existe pas. Nul ne peut prétendre, quelque soit son niveau de compétence, ne pas faire d’erreur.

Il fallait préciser tout cela avant de revenir à nos préoccupations du jour, qui toutes tournent autour de l’erreur.

La politique de la poussière sous le tapis

Au moment où nous posons la question du devenir, il est nécessaire de se remémorer le passé d’hier, le presque encore présent.

Hier nous étions en faillite. La haine aveugle du capital, la consommation frénétique appuyée sur le crédit remplaçant le capital honni, des décideurs fonctionnaires irresponsables et dépensiers, des élus inexistants, ont généré cette faillite de façon irréversible.

Là-dessus, la pandémie apparaît comme la peste du XXIe siècle, difforme, effrayante pour une population qui sait son avenir déjà largement obéré par la fin programmée de sa belle vie de tricheuse.

C’est dans ces conditions que notre démocratie et ses représentants, élus ou moralement accrédités, sont chargés par la majorité de mentir. Cela tombe bien, c’est justement leur fonds de commerce : le mensonge.

Ils avaient déjà menti hier en prétendant que la crise n’existait pas, puis ce matin en affirmant que la pandémie est la cause de tout.

Ils rêvent là, maintenant, de nous faire croire que tout va bien se passer, qu’ils sont capables de créer les richesses nécessaires au rachat de nos dettes, voire de ne jamais les rembourser.

La poussière dissimulée sous le tapis, ils font mine de n’avoir rien vu.

Alors qu’ils ont été incapables de vérité et de décisions, ils se posent encore en dirigeants.

Cette posture, ils croient nous l’imposer par la force, par la limitation de nos libertés fondamentales, par le mensonge qu’ils appellent la communication. Par le pillage qu’ils appellent la redistribution.

La vanité et leurs intérêts immédiats les aveugles.

Ils ne sont pas — aussi peut être la plus grande part d’entre nous – capables d’avouer leurs quarante ans d’erreurs. Dans ces conditions nulle analyse n’est crédible, donc nulle décision n’a des chances d’être valide.

La tare de notre société est le déni de l’erreur

C’est le déni de l’erreur qui ouvre la voie à la croyance, seule possibilité pour ne pas devoir affronter les conséquences de l’erreur.

La population de ce pays est profondément croyante, elle croit en tout et en n’importe quoi. Sur ce point elle est, à la limite, attachante pour l’anthropologue.

Ces différentes croyances sont catastrophiques.

Elles permettent au plus grand nombre de se dissimuler les erreurs dont tous ont été complices. Elles ne permettent pas l’analyse de ces erreurs.

Dans ces conditions, non seulement il n’y a aucune chance pour que la situation se modifie, revienne à la normale, mais un conflit entre ces croyances multiples me parait incontournable.

C’est donc la guerre civile que je vois arriver quand la pression économique va générer un inconfort menaçant la vie même du plus grand nombre.

Ce sera le grand jour des survivalistes, le comble de la déraison.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

8 réflexions sur « La poussière sous le tapis »

  1. J’ai oublié de remercier Henri Dumas pour sa brillante analyse
    Je suis économiste et je suis très inquiet. Aucun manuel d’économie ne nous a enseigné ce qu’il fallait faire en cas d’arrêt brutal de l’économie (plus de 3 milliards d’humains ont été arrêtés de travailler dans le monde d’après le FMI). Il ne nous jamais été non plus enseigné d’arrêter l’économie comme ça.
    J’ai bien aimé l’article d’Eric Le Boucher “Tout ça pour ça. Pour des vieux blancs et malades” le titre est violent mais le développement est intelligent et factuel. Pour ceux qui ne l’auraient pas lu je donne le lien https://www.lopinion.fr/edition/politique/coronavirus-tout-ca-vieux-blancs-chronique-d-eric-boucher-216859

  2. « Vous, les Européens, êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide » – Soljenitsyne

    « J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché » Vladimir Boukovsky

    C’est tout pour aujourd’hui, mais on le sait depuis longtemps
    Bonne déconfinitude à tous

    1. On sait pourtant depuis 1921 que l’économie administrée ne fonctionne pas mais à force de prendre de l’aspirine, on devrait arriver à 0 % de production : celle de la Russie soviétique ne représentait plus que 10 % de celle d’avant 1914.

  3. Si nous admettons que ce constat est imparable , et à mon sens, il n’est pas contestable que chacun doit apprendre de ses erreurs – en premier Macron et son gouvernement devraient y consentir mais ils en sont bien incapables !
    Je redoute avec H. Dumas que nous ne puissions échapper à une guerre civile dans le chaos qui s’installera avec la crise financière car, de surcroît, le gamin psychopathe Macron dispose de tous les moyens pour s’approprier Le Pouvoir absolu …comme il vient d’en administrer la preuve avec le confinement complet de nos libertés !

  4. Les Politiques et les administrations de puis 1970 sont comme L’aveugle qui tourne en rond, il s’imagine qu’il marche vers son but parce qu’il avance.

    Réfléchir pour le pays, “LA FRANCE”, penser global et agir local, c’est difficile pour nos administrations et les politiques qui ne pensent qu’à eux. C’est pour cela que certains agissent hâtivement dans un monde où il faut penser global et agir local.

    La République Française et son administration sont un système qui permet à une petite caste d’irréfléchis , de privilégiés d’avoir du pouvoir , des privilèges abusifs , et de l’argent en dépossédant des richesses , le peuple du secteur privé devenu esclave . Les esclaves produisent tous les jours et toujours plus taxés et imposés pour rembourser une dette que des incompétents ont créée . Je pense que nous sommes au bord du précipice et qu’un pas a été franchi.

    Le Prof. Didier RAOULT résumait bien la situation française = “Pour suivre le troupeau, pas besoin de cerveau, des jambes suffisent.”

    Donc ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nos dirigeants n’osent pas, mais parce que ils n’osent pas qu’elles sont difficiles.
    Pour les administrations et les politiques, Il ne leurs suffit pas d’être heureux, il leurs faut que les autres soient malheureux.

    Le but des administrations et Politiques est de donner la responsabilité des ces échec à la majorité des mouton citoyens. Cat finalement la majorité des citoyens est responsable de tout ce qu’elle n’essaie pas d’empêcher pour éviter le désastre.

    Avec humour = Je ne comprends pas pourquoi certains en veulent tant au Gouvernement, il n’a pourtant rien fait “

  5. Très bonne analyse, cela donne des envies d’ailleurs…
    Les soignants réclament des salaires convenables et des conditions de travail décentes ?
    On leur répond par une promesse : la légion d’honneur … (babiole probablement fabriquée en Chine ? ) aux plus dévoués passée la crise sanitaire,
    Pathétique, déprimant, humiliant …

  6. Sauf les fonctionnaires et élus qui n’ont plus de responsabilité donc plus de culpabilité et donc peuvent commettre autant d’erreurs qu’ils veulent, à croire que chez eux l’erreur est obligatoire mais sous peine de quoi si ils n’en commettent pas ?

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