Le débarquement des Gave

Les lecteurs de Témoignage fiscal ne doivent pas être nombreux à ne pas connaître Charles Gave. 

Personnellement, je fais partie de ceux qui apprécient beaucoup ses écrits, qu’il s’agisse de ses livres ou des articles qu’il publie régulièrement sur le site « Institut des libertés » (https://institutdeslibertes.org/category/auteurs/charles-gave/). 

Pensée décapante, clairvoyance, originalité des points de vue… le lire ou l’écouter, toujours un vrai moment de bonheur. 

Ce qui ne veut pas dire que je sois complètement d’accord avec lui. En fait, je ne suis même pas du tout d’accord avec lui. 

Monsieur Gave pense, comme moi, que nous avons trop d’état. Mais la différence est que Monsieur Gave, s’il veut moins d’état, veut quand même un état, limité aux « tâches régaliennes ».

Moi, je m’en tiens à la sublime démonstration de David Friedman, notamment dans son ouvrage majeur, « Vers une société sans état » (https://www.amazon.fr/Vers-une-société-sans-Etat/dp/2251410058) : un peu d’état, cela ne peut tout simplement pas exister. Tout pouvoir, toute administration fonctionne comme un cancer, et ne savent faire qu’une chose, proliférer. 

Ou comme vient de le dire Monsieur Dumas dans un récent billet intitulé « Pouvoir et Service » : « Pour moi l’État n’existe pas, les hommes de l’État non plus, le pouvoir est une pulsion individuelle pas un besoin collectif. » (https://www.temoignagefiscal.com/pouvoir-et-service/)

Mais bon, revenons à Monsieur Gave : peut-être avez-vous été aussi surpris que moi d’apprendre que celui-ci, accompagné de sa fille, avait rejoint une liste de Monsieur Dupont-Aignan pour les prochaines Européennes. Comme moi, vous vous êtes sans doute demandé : mais que vont faire les Gave dans la galère Dupont-Aignan ? La carpe et lapin ! Comme dit la chanson, « ça ne pouvait rien faire de bon ! » 

Ça n’a rien fait du tout, la galère a coulé, ou tout au moins, elle a rapidement débarqué les Gave ! Un véritable travail d’artiste : des petits bouts de tweet collés n’importe comment et hors tout contexte ont fait dire à Madame Gave fille des choses qu’elle n’avait même jamais pensées, la horde médiatique a fait le tambour qu’il faut, l’affaire était jouée. 

Bien sûr, si Monsieur Dupont-Aignan, avait été l’homme que les Gave avaient voulu croire, il aurait accordé à ces tweets l’importance que méritent les tweets, c’est à dire strictement aucune, et aurait accordé au tambour l’attention que méritent les tambours, c’est à dire, là encore, aucune. 

Mais voilà, Monsieur Dupont-Aignan, quoiqu’il veuille paraître, est un homme du système, énarque comme les autres énarques, politique comme les autres politiques. Il ne veut pas détruire le système si bien défendu par les hommes du pouvoir, il veut seulement prendre leur place. 

Remercions Monsieur Gave et sa fille : ils ont, comme dit le Neveu, fait « jaillir la vérité », et pour eux, mais aussi ceux qui comme eux étaient prêts à se faire abuser, montrer sans doute possible qui est réellement Monsieur Dupont-Aignan. 

Vient maintenant ma façon de les remercier pour cette bonne action.

Monsieur Gave a, comme à son ordinaire, fort bien relaté tout cela dans un article dans sa manière, « Réflexions sur un assassinat médiatique» (https://institutdeslibertes.org/reflexions-sur-un-assassinat-mediatique/), précédé de cet en-tête : « Je ne crois pas vous avoir jamais demandé de rediffuser autant que vous le pouviez l’un de mes articles.  C’est ce que je vous demande aujourd’hui. »

Pour ce qui me concerne, c’est fait. 

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Une réflexion sur « Le débarquement des Gave »

  1. J’ai rencontré Charles Gave. https://www.temoignagefiscal.com/rencontre-avec-charles-gave/
    Après l’interview je me suis aperçu que je n’avais pas allumé le son.
    Nous avons dû recommencer. Non sans mal car la situation lui a collé un fou rire mémorable.
    C’est un homme plein d’humour, pragmatique et acteur économique.
    Mais de mon point de vue sans expérience ni vision politique générale.
    L’économie ne peut pas s’emparer de la politique. Mais elle ne peut s’épanouir que si la politique est à sa modeste et juste place.
    En s’y impliquant Charles Gave au contraire met la politique au premier rang ce qui est une erreur. Peut-être a-t-il une petite pulsion de pouvoir ?

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