L’échec de la solidarité étatisée

Frédéric Bastiat avait, au milieu de 19ième siècle, pressenti que la solidarité pouvait ouvrir la porte à l’exploitation de l’homme par l’homme, de la multitude par rapport à l’individu.

Nous y sommes. Aujourd’hui c’est la Sécurité Sociale qui nous enterre.

Je suis parfaitement conscient de la difficulté à regarder les choses en face, de l’accusation de cynisme qui peut en découler.

Force est de constater que la solidarité est la croyance fondatrice de notre société, l’opinion publique est prête à se mentir à tous les niveaux et de toutes les manières possibles pour entretenir cette croyance.

Alors pourtant que la solidarité tue aujourd’hui plus que toutes les maladies ou les difficultés économiques naturelles possibles. La solidarité telle qu’organisée, collectivement, est arrivée à l’inverse du but recherché.

Deux hécatombes, deux génocides sont en cours.

Les personnes âgées

Le Covid-19 a surpris une solidarité non préparée – on se demande bien pourquoi ? – incapable d’apporter une réponse à la pandémie qu’il a entraînée.

La société solidaire a, dès le départ, dissimulé son incapacité en renvoyant chacun chez soi, au secours de lui-même.

Cela n’a pas suffi, l’outil solidaire a quand même été sollicité au-dessus de ses moyens – largement inférieurs à ses prétentions –; pour éviter l’explosion la loi a dirigé la main des médecins en leur imposant l’absence de soin aux personnes de plus de 70 ans.

Premier génocide, personne ne dit rien. Plusieurs raisons à cela. Premièrement ceux qui ont moins de 70 ans ne se sentent pas concernés, au contraire c’est autant de places pour eux. Deuxièmement, cette génération d’avant 1950 est réputée être la cigale qui a profité et ruiné le pays. Et enfin, le corps médical dépendant économiquement de la sécurité sociale ne peut la critiquer que sournoisement, jamais de face, donc inutilement.

Les acteurs économiques indépendants

Le confinement, imposé dans l’urgence pour camoufler la carence de la solidarité collective, donc de la Sécurité Sociale, a touché de plein fouet une économie individuelle située hors des schémas organisés par l’Education Nationale et l’Etat collectiviste.

Cette économie est fragile, du plus fragile type chauffeur d’Uber au moins fragile et davantage organisé que sont les pizzerias, restaurants, petites professions libérales et prestataires de services, etc…

La plupart de ces acteurs économiques n’ont pas de bilan à présenter – au sens administratif bancaire — pas de business plan, donc pas d’accès aux aides et autres babioles collectivistes, alors qu’ils sont un des piliers de notre richesse par leur nombre et leur éclatement géographique.

Deuxième génocide, personne ne dit rien non plus. Ils vont disparaître au moins à 50%, ce qui est énorme, se chiffre en centaine de milliers.

Et pourtant la croyance tenace en la Sécurité Sociale, cet organisme qui nous soignerait gratuitement, reste vivace. Au même niveau que la croyance en l’Education Nationale, filtre à fonctionnaires dociles, qui elle aussi résiste à toutes les tempêtes du bon sens mis dans tous ses états. Ou encore de la croyance en l’Etat collectiviste qui saurait prendre soin de chacun de nous, grâce à un don d’ubiquité encore jamais vu.

Ces deux génocides vont-ils ébranler cette société au point qu’elle va exploser puis disparaître ? Première question.

Si c’est le cas, par quoi va-t-elle être remplacée ? deuxième question.

La réponse à ces deux questions, probablement avant la fin de cette année.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

8 réflexions sur « L’échec de la solidarité étatisée »

  1. Quand on voit les scores de Mélenchon ou du Média sur Youtube, comment les gilets jaunes ont été récupérés par ces mouvements, on voit dans quel sens l’histoire va nous emmener. C’est la merde dans les hôpitaux -> il faut plus de moyen. C’est la merde à l’Éducation Nationale -> il faut mettre plus de moyen etc, etc. Comment on va payer tout ça chef. C’est simple on taxe les riches, les expats, on fait plus de contrôles fiscales. La conscience politique de la majorité ne va pas chercher plus loin que ça.

  2. Heureuse de constater, M. DUMAS, que je suis pas la seule en ce moment à me faire chier.

    J’ai pourtant que 44 ans…et comme vous au grand dame de ma mère, il m’aurait été impossible de devenir fonctionnaire.

    On doit s’y ennuyer à mourir dans cette fonction publique sauf peut être ceux qui sont en haut de la hiérarchie comme le président par exemple encore autorisé à visiter les repères d’esclaves (supermarché, usines de fabrication de masques, etc…).

    Je confesse ma stupéfaction quant à la réaction des français lors de ces visites (on sent pas la révolte pour demain)

    le président à la ménagère du supermarché :

    ‘Bonjour madame, comment allez vous ? ‘

    Réponse : Bien monsieur le Président, le bonjour à Brigitte …

    M’ enfin ? qu’apporte ces déplacements (à nos frais) , ces échanges de politesses à la population ?

    Tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute.

    Malheureusement, je crois que la révolution c’est pas pour demain.

    Il y a quelques mois nos gouvernants en étaient à vendre la française des jeux, à vouloir privatiser les aéroports de Paris et aujourd’hui on parle de nationalisations ?

    Comment peuvent-ils être encore crédibles alors qu’ils passent en deux mois du libéralisme au bolchévisme 🙂

    la place doit vraiment être bonne !

  3. Il n’y a jamais eu d’événements mettant autant en évidence le fait que la sécurité sociale, tutelle incluse, n’est pas un organisme de solidarité, ne répond pas à sa mission de protection de la population, n’est pas organisée et compétente pour cela.

    Par une désinformation programmée et continue, elle arrive à faire croire que c’est le meilleur système de santé que tout le monde nous envie, etc…. et il faut bien constater qu’une majorité de la population en finit convaincue, surtout par flemme de chercher, de comparer, de savoir et de comprendre.

    Jamais la compétence des autorités et l’efficacité du système n’avait été autant mise en question, et pourtant, on peut se poser la question de savoir si l’énergie populaire susceptible de renverser ce système pourri jusqu’à la moelle va se manifester avec l’intensité voulue pour le faire. On sous-estime peut-être la force d’accrochage du (haut)-fonctionnaire à son siège et toute la fourberie qu’il est capable de développer pour y rester.

    Il faudrait l’armée pour stériliser les ministères de leurs contenus de pathogènes sociaux.

  4. En France des Administrations considèrent le Chef d’Entreprise comme un Loup qu’on devrait abattre. D’autres Administrations pensent que c’est une vache que l’on peut traire sans arrêt. Peu en France voient en lui le cheval qui tire le char.

    Pourtant pour être chef d’entreprise en France il faut être fou , mais il n’y a qu’un fou qui peut le faire.

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