Les hommes savent ce dont ils ne veulent plus, mais pas encore ce qu’ils voudraient.

Tout autour de nous les sociétés explosent. Les tyrans fuient précipitamment, sous la poussée de la foule, abandonnant dans l’urgence la marque de leur pouvoir : le luxe issu de leurs pillages.

Les hommes se révoltent contre le pillage. Par le passé, ils ont éradiqué l’esclavage, qui était la forme primitive du pillage. Aujourd’hui, plus informés grâce à internet, ils ne supportent plus d’être systématiquement pillés.

Or, le pillage est partout, déguisé sous couvert de justice et d’égalité dans les démocraties, ou, au contraire, assumé et revendiqué dans les dictatures, il s’est infiltré dans toutes les sociétés.

Son fonctionnement est simple, il s’agit de prendre par la force le résultat du travail ou de l’intelligence des individus, de les ramener à de simples unités de production que l’on dépossède de leurs acquis, tout en faisant mine de les respecter, ou, même, d’avoir leur consentement.

L’organisation du pillage a atteint une telle complexité que la plus grande majorité des hommes subit ses contraintes, mais aussi en bénéficie plus ou moins. Nécessitant la force, le pillage est initialement l’apanage des puissances politiques. Ensuite, très rapidement, la complicité du capital leur est acquise. La société est alors prise dans un infernal tourbillon où il est impossible de faire le tri entre ce que chacun vaut ou croit valoir et, au contraire, de ce que serait sa vraie valeur sans la contrainte du pillage. Arrivée à ce point, aucune organisation sociale n’est possible. D’où l’apparition de la violence, son explication.

Cela n’est pas immédiatement visible. Car, il en est du pillage comme de la corruption, la question est la même : “Sont-ce les pilleurs ou les corrupteurs les fautifs, ou, au contraire, les pillés ou les corrompus ?”.

Cette question mérite d’être posée, la réponse ne va pas de soi. J’ai tendance à penser que la grandeur de l’homme est de refuser le pillage ou la corruption qui ne sont que des inventions de son esprit tourmenté. Que, donc, celui qui accepte de s’y soumettre est plus fautif que celui qui en fait ou en exige la mise en œuvre.

Cette position n’engage que moi. A contrario, tout le monde peut essayer de déterminer, autour de lui, quelles sont les richesses issues de la valeur individuelle de ses amis ou relations, ou, au contraire, celles qui sont issues du pillage ou de sa répartition.

Cet exercice facile, fait honnêtement, permet de comprendre à quel point nos politiques sont en réel danger que ça “leur pète au nez”. Il est aisé de prévoir que va vite venir le temps où ils auront à répondre de leur propre pillage ou de celui qu’ils favorisent. Or, il est clair qu’ils n’en veulent rien voir ou n’en n’ont pas conscience. Tout est prêt pour le feu d’artifice.

Il n’y a pas lieu d’en douter, les jeunes générations vont mettre le feu.

Ceux qui s’en émeuvent prétendent que c’est une folie de casser sans avoir rien à mettre à la place. Ceux-là devraient faire preuve d’humilité et accepter l’idée que, pris à la gorge, violentés par le pillage et son extrême complexité, les jeunes générations éprouvent un mal être, légitime, qui va s’exprimer violemment, sans pouvoir être analysé dans son jaillissement du fait même du niveau de perversion du pillage qu’ils subissent et qui les fait réagir.

Une fois la maison cassée et ses occupants véreux boutés dehors, que faire ?

C’est la question à laquelle sont confrontés tous ceux qui sont déjà passés à l’acte. Malheureusement, ils échangent souvent leur cheval borgne pour un aveugle tant leur action est avant tout émotive, puisque le pillage est devenu trop complexe pour être analysé et qu’il n’en apparait que le ressenti.

Alors, ils courent le risque de se voir proposer un autre système d’organisation politique qui, sous couvert de changement, ne changera rien, sauf la tête des acteurs de la même pièce.

Il y a une solution, simple, efficace.

Quand ils auront, très justement, tout cassé, qu’ils mettent en place un Etat mû par une seule ambition : interdire tout pillage. C’est-à-dire un Etat qui interdira de prendre et s’obligera à ne pas donner. Car, lorsque l’Etat donne, il a préalablement pris, donc pillé.

Si personne ne peut prendre impunément à qui que ce soit, dans n’importe quelle circonstance que ce soit, à titre privé ou à titre public, il apparaitra rapidement que les répartitions liées à la part accessible par chacun des biens communs à l’humanité, existants ou créés, seront justes et acceptables pour tous.

En ce qui concerne toutes nos élites, pilleuses et corrompues, je propose comme épitaphe : “Bon débarras”.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Les hommes savent ce dont ils ne veulent plus, mais pas encore ce qu’ils voudraient. »

    1. Bonjour Benny,
      Evidemment, j’ai lu “La Grève”, sur vos conseils d’ailleurs.
      Mais il y a déjà longtemps, et ce billet est plus lié aux événements actuels un peu partout qu’à “La Grève”, qui cependant reste une référence intellectuelle.
      Cordialement. H. Dumas

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