L’Etat fonctionnaire : Un système à bout de souffle

Comment fonctionne le système de l’Etat fonctionnaire ?

Des individus, à la tête d’une organisation qu’ils appellent Etat, procèdent au prélèvement forcé d’argent, sous couvert d’une loi qui serait l’émanation de la volonté du peuple : ce sont les impôts.

On peut appeler ce système monarchie, république ou autrement, le système est toujours le même : une oligarchie a pris le contrôle du pays et s’arroge toutes les prérogatives non seulement pour diriger le système comme bon leur semble mais aussi pour se réserver, au passage, la part la plus confortable du gâteau !

Et ce système se reproduit pour tous les organismes disposant d’un pouvoir de contrainte (Urssaf, caisses de retraite).

C’est ce qu’on appelle pudiquement « les frais généraux » c’est à dire ceux qui sont tellement généraux qu’il n’est nullement la peine de les détailler … ça n’intéresse personne et surtout pas ceux qui les paient !

De manière plus réaliste, cela s’appelle vivre sur le dos de la bête qui est trop bête pour s’en apercevoir !

Evidemment, sous couvert de solidarité et de redistribution, ces individus promettent une redistribution ; ce qu’ils font effectivement mais après avoir prélevé leur (grosse) dime.

Est-ce moral ?

Non, probablement pas mais c’est comme cela que ça fonctionne partout, sur tout la planète ; certains pays (notamment scandinaves et Royaume Uni) faisant néanmoins l’effort de limiter les pouvoirs et les dérives de l’oligarchie. Mais, c’est encore pire dans certains pays (africains notamment).

En France, notre structure étatique présente en outre une particularité unique au monde, qui rappelle étrangement l’ancien monde soviétique. Le pouvoir administratif tout comme le pouvoir politique est exercé les mêmes personnes ; c’est à dire par des fonctionnaires avec un principe désastreux déjà décrit : le fonctionnaire passe d’une mission d’exécution à un poste de décision politique avant de revenir à son poste d’exécution avec, au passage, un effroyable mélange des genres, des confusions d’autorité et des conflits d’intérêts qui ne sont jamais sanctionnés !

Car, il n’existe aucun contre-pouvoir et personne n’est responsable de quoique ce soit !

L’Etat fonctionnaire est en roue libre et se situe dans l’auto validation de ses propres décisions … et ne peut donc prendre conscience de ses erreurs qu’une fois la catastrophe arrivée !

Fatalement, lorsque le désastre est arrivé, il convient alors de masquer la réalité de l’erreur commise dans le processus de décision et on en arrive aux communications incohérentes et contradictoires qui nous ont été infligées ces dernières semaines !

Le seul organisme qui peut contrôler ce système est la Cour des comptes, qui est aussi un pur système administratif et qui n’a aucun pouvoir de sanction ni de correction. D’ailleurs, certaines administrations, Bercy en particulier, ne tiennent aucun compte de ses remontrances et s’en moquent !

En outre, le système administratif est un pur système hiérarchique, comme l’armée, c’est à dire que le fonctionnaire ne regarde pas le monde extérieur et ne réagit pas en fonction de l’évolution de celui-ci, il regarde son chef et réagit aux ordres de son chef ; même si ceux-ci sont aberrants !

Lorsque le sage montre la lune du doigt, l’idiot regarde le doigt !

Cela signifie qu’une décision erronée, prise en haut de la hiérarchie, sera répercutée, quoiqu’il arrive, jusqu’en bas de la hiérarchie ; sans aucun moyen de correction car la correction ne peut venir que du sommet et comme le sommet n’écoute personne, puisqu’il fonctionne en vase clos, on en arrive à des dérives incohérentes et cataclysmiques … jusqu’au moment où le sommet finit enfin par s’apercevoir de son erreur ; mais il est alors trop tard, le mal est fait !

On l’a compris, c’est un système lourd, non réactif en un mot … administratif !

Je complète l’article avec un lien (ici) sur l’excellent article d’Olivier Maurice qui illustre parfaitement, à propos des masques, le processus de décision administrative qui a provoqué la pénurie ; et c’est tout simplement consternant !

Et il existe un phénomène d’auto reproduction ; c’est à dire que la structure administrative se reproduit comme un nid d’abeilles pour finir en un ensemble gigantesque, aux interconnexions multiples mais totalement inefficace puisque, de toute façon, c’est toujours la structure hiérarchique qui s’applique ; avec le risque supplémentaire de confusion entre les différentes hiérarchies !

Evidemment, dans un tel système, le souci de l’économie des dépenses publiques inefficaces n’a pas sa place !

Vous pouvez consulter le tableau ci-après à propos du système de santé publique. Il illustre parfaitement ce mode d’organisation.

A partir de là, on comprend mieux le désastre sanitaire lié à l’épidémie et notamment le fait que la gendarmerie et la police nous punissent désormais pour les erreurs et les fautes commises par les hauts fonctionnaires qui ont estimé que les masques ne servaient à rien ; dans le cadre d’un système où l’élite bénéficie des masques, se fait tester d’abondance et s’exonère du confinement imposé à la population …

L’Etat fonctionnaire n’a pas voulu prendre la mesure de la menace épidémique et, dans le cadre d’une structure de décision à la soviétique, elle a décidé que la menace n’existait pas tout comme il fut une époque, en URSS, où la délinquance n’existait officiellement pas au paradis socialiste au motif, forcément incontestable, que seul le système capitaliste, qui génère la jalousie et l’envie, pouvait favoriser l’émergence d’une délinquance !

Et cette position de principe a permis de valider la décision prise antérieurement de ne pas faire de stock de masques parce qu’il n’y avait pas de risque de cette nature !

On est en plein dans un système d’auto validation de ses propres erreurs et qui finit dans le déni pur et simple !

Or, les faits nous démontrent que nous avons affaire à un nouveau virus pathogène pour lequel il n’y a à l’heure actuelle aucun traitement et qui entraine, pour une minorité de cas, une forme fulminante extrêmement grave et mortelle dans des proportions très élevées (entre 30% et 50% des patients en réanimation).

Cela signifie aussi que, sauf à trouver rapidement un vaccin, toute la population mondiale devra, à un moment ou à un autre, être en contact avec ce virus avec évidemment des morts à la clé !

Cela signifie enfin que le confinement, qui est une mesure du 18°s, et qui est la mesure prise par défaut, dans le cadre d’une urgence tardive et précipitée, par une administration complètement dépassée (je rappelle que la veille il fallait aller voter), ne fonctionne pas sur la durée car il suffira toujours de quelques personnes contaminées pour que l’épidémie reparte de plus belle !

La seule alternative est celle utilisée par les pays libres d’Asie (Taiwan, Corée du sud, Hong Kong) : les masques et les tests de manière systématique.

Seulement, il faut savoir que, pour un pays pour la France, il faut 500 millions de masques par semaine (un masque par jour et par personne) !

Quant aux tests, ils sont toujours effectués localement, à petite échelle avec de nombreuses contraintes administratives de validation et de contrôle … autrement dit ils ne sont pas opérationnels !

Le pire est que l’Etat fonctionnaire essaye, comme prévu, de se faire passer pour le sauveur et le protecteur de la population.

J’ai entendu E Macron, dans sa dernière intervention du 13 avril, glorifier l’action de la fonction publique, à travers celle, méritoire, du personnel hospitalier, pour en masquer les insuffisances et les carences.

Cela m’a fait immédiatement penser à juin 1940, un peu comme si l’on glorifiait le haut Etat-major et le gouvernement au moment de la débâcle face à l’attaque allemande. Certes 100.000 soldats français se sont sacrifiés pendant ces trois semaines mais le haut Etat-major, totalement irresponsable et incompétent, a été lamentable et a poussé sa lâcheté jusqu’à signer, à Rethondes, un honteux armistice, à des conditions dégradantes !

Et, pour continuer dans les références historiques, on nous refait enfin le coup des taxis de la Marne, opération médiatique trahissant la panique de l’Etat-major et qui n’a eu aucune influence sur la bataille de la Marne (septembre 1914). Par contre, cette opération a couté au contribuable 70.000 Francs/or ; c’est à dire une véritable fortune.

Las, que reste-t-il, au-delà des péroraisons d’un président qui s’écoute parler, qui fait des promesses, et de l’ aveu sous-jacent qu’il ne sait pas où il va, faute d’avoir pris les mesures qui s’imposaient en janvier dernier … et qui continue de nous promettre des masques et des tests qui n’arrivent pas !

Nous avons un gouvernement et un Etat fonctionnaire qui se réfugient dans la communication, plus ou moins mensongère (à une époque on appelait ça de la propagande), pour masquer la vérité en espérant que la population, reconnaissante, sera finalement atteinte, de manière persistante, du syndrome de Stockholm !

L’audace et la morgue de la haute fonction publique continuent tranquillement à faire leurs ravages : 15.000 morts à ce jour et combien au 11 mai avec comme issue prévisible une poursuite du confinement parce que l’épidémie est encore là !

L’histoire jugera, mais évidemment ce sera trop tard pour ceux qui sont morts à la suite des fautes de notre administration si bienveillante et au titre des morts il faudra aussi ajouter tous les commerçants et petits entrepreneurs qui auront été ruinés … pour la bonne cause !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (3 avis)
Loading...

A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, après un DEA de droit commercial de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage désormais ma vie entre la France et la Grèce. Européen convaincu, je suis persuadé que le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

4 réflexions sur « L’Etat fonctionnaire : Un système à bout de souffle »

  1. Malgré la popularité indéfectible (sauf pour le STO) du maréchal Pétain, 10 000 personnes en France ont eu de gros soucis en recevant du plomb dans la nuque sans passer par un tribunal. Ca risque d’arriver à nouveau : les proches de tous ces pauvres gens qui sont morts pour la cause iront exiger des comptes aux édiles puisque nombreux sont les maires qui siègent dans les conseils d’administrations des hôpitaux et des Ehpad, ce qui est scandaleusement anormal.

    Il faudra de toutes manières épurer la fonction publique en virant tous les irresponsables et en supprimant les ministères qui n’existent que pour entretenir un sytème clientéliste, faire radier les médecins qui ont failli (Buzyn et Véran en tête), mettre la presse au pain sec et à l’eau pour avoir collaboré au mensonge et au désastre d’Etat. Tous ces gens seront dans la merde ? Bien sûr et ce sera mérité : si quelqu’un meurt à mon domicile, je vais en prison. Pourquoi un fonctionnaire serait-il exempté d’un sort semblable ?

    Au fait, où sont les écolos qui crient tout le temps à la dictature quand ça les arrange ? Vous savez, ces gens qui avaient dégueulé leur haine des Japonais parce qu’ils avaient des centrales nucléaires.

  2. Nous mesurons donc l’ampleur de la tâche qu’il va bien falloir un jour ou l’autre accomplir,pour rectifier ce qui ne va pas. ou tenter de la faire.
    Quand? cela reste un inconnue…car avant il va falloir proposer un projet et le soumettre à la Nation….et c’est ici que toutes les difficultés vont se trouver réunies.
    Qui va bâtir ce projet? les gens de l’ancien système?
    Certainement pas, persuadés qu’ils sont d’avoir raison…même si la réalité leur donne tort.;ils trouvent toujours des excuses,des échappatoires diverses et variées…. l’expérience ne leur servant quasiment pas….ils recommencent les mêmes erreurs….se croyant des esprits supérieurs…ce qu’ils ne sont pas,la situation actuelle le prouve.
    Or ce ne sont pas ces esprits là qui sont les meilleurs pour bâtir une société vivable,solidaire et juste…..
    Il va falloir innover sans pour autant tomber dans les erreurs du passé…dont a priori il faudrait faire table rase…
    Le bon sens sera une qualité indispensable, or il n’est enseigné dans aucune de nos grandes écoles d’où sont issus notamment nos fonctionnaires…Quel chantier: en perspective!!
    La compétence est également requise ,non accompagnée de la suffisance ….mais de l’efficacité du service rendu aux citoyens….
    Le courage nécessaire pour prendre des décisions quand les circonstances l’exigent mais pas en solitaire…..et sans mentir ou tromper autrui.
    La responsabilité, ce qui est totalement absent de la sphère étatique…actuellement.
    Une rééducation sera à faire dans ce domaine…avec comme objectif principal d’assumer à chaque poste la responsabilité attachée à la fonction. Une révolution!
    Enfin ne mettre aux responsabilités que des gens propres, non inféodés a des lobbys ,à des chapelles de toutes sortes aux religions frelatées…et dont le souci principal est de bien accomplit la tâche qui leur est dévolue, sans compromissions..d’aucune sorte….Quel exercice de funambule!!!
    La réalité sera sans doute toute autre et nous risquons de repartir vers d’autres aventures….dont il n’est pas certain du tout qu’elles amélioreront notre société…et aussi son environnement.
    La sagesse ,devenant un luxe bien trop cher pour nous,comme bien d’autres choses y compris .essentielles …il faudra se contenter d”ersatz.!
    “Qu’importe le flacon pour vu qu’on ait l’ivresse.”..
    Le vers de Musset tombant à pic et :trouvant ici une nouvelle jeunesse..

  3. Impressionnant, le modèle conceptuel de données de notre système de Santé 🙂
    c’est pareil dans les autres domaines, j’imagine …

    Quand on regarde bien juste avant d’avoir mal aux yeux, on s’étonne plus des dysfonctionnements…

    La France me fait penser à ce scenario américain, le film CUBE, sorte d’énorme piège où se retrouvent 6
    acolytes :
    – une étudiante en mathématiques
    – un médecin paranoiac
    – Un flic qui met tous les talents à contribution pour étudier les moyens de sortir par la violence bien entendu et sans jamais rien apporté comme solution 😉
    – un évadé de prison champion de l’évasion
    – un dépressif désabusé de tout
    – un autiste ‘génie en mathématiques’ capable de calculer de tête les facteurs de nombres premiers à dimension astronomique

    les 5 premiers tentent désespéramment de trouver un pourquoi à leur situation et à cette construction aboutie, au sein duquel ils se retrouvent impliqués bon gré, mal gré et au péril de leur vie.

    Le personnage que je trouve le plus intéressant est ‘Worth’, le type désabusé qui reconnait avoir participé ‘en aveugle’ à la conception de la coque en échange d’une rémunération

    et qui oppose, à la thèse complotiste du médecin paranoïaque, la survenance d’une erreur au sommet de la pyramide décisionnelle.

    Son idée est qu’ils se retrouvent dans ce cube, simplement à la suite d’ un impair ou d’une erreur et pour permettre d’éviter au(x) responsable(s) d’avoir à rendre des comptes quant à l’inutilité du projet.

    Sa vision est que puisqu’il a participé à la conception d’un ‘truc’ moyennant finance, les autres seraient là pour l’arpenter et justifier ainsi de son utilité.

    L’unique survivant est l’autiste ‘Kazan’, ‘génie en mathématiques’ qui réussit à sortir du cube avec comme seul levier de motivation : l’obtention d’un paquet de chewing gum !

    A bon entendeur, salut !

    Nous avons le choix entre prendre des cours de maths … de quoi s’occuper durant la période de confinement

    ou comme Worth de préferer rester confiner dans le cube
    puisque rien d’autre ne nous attends dehors, hormis une énorme bêtise humaine…

  4. En résumé en France, le bruit des bottes du secteur privé ne fait pas de mal ,mais par contre le silence, des pantoufles de l’administration est assourdissant car il détruit tout.!!!
    Avant tout donc, face à l’administration aux fonctionnaires, soyons armés , au sens propre comme au sens figuré ….. Car ; le danger ne vient pas de celui qui mord , mais par celui qui lèche et là certains fonctionnaires sont imbattables!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *