L’Hydroxychloroquine vs The Lancet, le match en 2mn

Le 22 mai, arrive en Une de tous les journaux et pour reprendre le titre du journal Les Echos « Coronavirus : la chloroquine inefficace et risquée, selon une large étude britannique » précisant « qui s’est intéressée à 96.000 patients hospitalisés du Covid-19 dans le monde, ne montre aucun bénéfice des traitements à base de chloroquine ou d’hydroxychloroquine. A l’inverse, ceux-ci sont associés à une hausse de la mortalité. »

La publication est de la célèbre revue médicale The Lancet. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31180-6/fulltext

96000 cas ! Dans le monde ! C’est du sérieux…

À partir de là, immédiatement, dans la seconde, il y a deux réflexes possibles :

  1. Ayant moi-même « soutenu » le Prof. Raoult, pour l’usage de l’hydroxychloroquine et surtout pour ses méthodes, on peut se dire que c’est une étude orientée pour soutenir l’action du gouvernement et donc M.Véran, ministre de la santé et précédemment Mme Busyn
  2. Se dire au fond : « Merde, je me suis trompé, je me suis laissé embarquer par un gourou… » en se disant dans le même temps « Ben alors pèpère Raoult, qu’est-ce t’as foutu ? »

Pardon « je m’a gouré », il y en a une troisième, celle de Ségolène Royale (je tombe dessus au hasard, mais ce n’est sans doute pas la seule), donc :

  1. J’efface tous mes tweets assenant le gouvernement de suivre les préconisations du Prof. Raoult et donc de libérer l’usage de l’hydroxychloroquine. https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/segolene-royal-supprime-tous-ses-tweets-lies-a-la-chloroquine-desormais-sur-la-sellette_448825

C’est vous dire qu’elle en a des convictions, de l’honnêteté et du courage, Mèmère. Encore une fois, ce n’est sans aucun doute pas la seule. Mais ce n’est pas une excuse !

Et puis enfin, vient le moment de la vérification, évidemment. Hein, Ségolène ?

Et alors là, c’est le pompon.

En quelques secondes après la lecture des six premières lignes sur le contexte de l’étude dont l’objectif est clairement exprimé, celui de vérifier l’efficacité de la chloroquine, vient le paragraphe méthode.

La crédibilité de l’article ne tient même plus la minute. On y lit :

  • « Nous avons effectué une analyse du registre multinational sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine ou de la chloroquine avec ou sans macrolide pour le traitement du COVID-19. »

Donc une étude internationale, c’est du sérieux. Mais le mot « registre » implique des cas observés bien « passés »

  • « Le registre comprenait des données provenant de 671 hôpitaux sur six continents. »

Aïe ! Première sérieuse alerte : 96 000 / 671, soit 143 cas en moyenne par hôpitaux alors qu’ils en ont traités chacun plusieurs milliers. Ça sent les cas choisis, autrement dit l’arnaque.

  • « Nous avons inclus les patients hospitalisés entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, avec un résultat de laboratoire positif pour le SRAS-CoV-2. »

Re-Aïe ! Mi-avril, des observations concernant les conditions d’usage de l’hydroxychloroquine pour le traitement du Covid19, pour ceux qui l’avaient mal utilisée avait déjà été faites, y compris dans la presse et donc connues de tous. L’hydroxychloroquine peut avoir des effets secondaires graves sur les cas les plus avancés… blablabla. C’est par ailleurs marqué sur la notice ! Nous étions donc en droit d’attendre une étude à grande échelle qui respecte à la lettre le protocole d’usage de la chloroquine dictée par le Prof. Raoult, pour sa bonne utilisation, puisqu’en réalité c’est bien lui qui était visé. Et donc cette étude n’aurait dû commencer qu’après mi-avril avec de nouveaux cas.

  • « Les patients qui ont reçu l’un des traitements d’intérêt dans les 48 heures suivant le diagnostic ont été inclus dans l’un des quatre groupes de traitement (chloroquine seule, chloroquine avec un macrolide, hydroxychloroquine seule ou hydroxychloroquine avec un macrolide), et les patients qui n’ont reçu aucun de ces traitements ont formé le groupe de contrôle. »

Bien.

  • « Les patients pour lesquels un des traitements d’intérêt a été initié plus de 48 heures après le diagnostic ou pendant qu’ils étaient sous ventilation mécanique, ainsi que les patients qui ont reçu du Remdesivir, ont été exclus. »

Il ne faut pas mélanger. C’est bien. Mais aussi, cela signifierait-il que dans ces hôpitaux, on ait attendu que les cas s’aggravent pour donner l’hydroxychloroquine ? Pas bieeeen !

  • « Les principaux résultats d’intérêt étaient la mortalité hospitalière et l’apparition d’arythmies ventriculaires de-novo (tachycardie ventriculaire non soutenue ou soutenue ou fibrillation ventriculaire). »

Le coup de grâce ! Flûte, zut, quel dommage, les patients n’avaient pas encore eu la chance d’être sous respirateur. Il n’y en avait pas pour tout le monde ? Mais il s’agissait bien de cas en phase déjà très avancée. À la Julien Lepers : « Ooohh lalalalalala, quel dommage, vraimeeeent ! ». À vos applaudissements…

Et pour confirmer que cette étude est complètement bidon, on peut lire quelques lignes plus loin dans le paragraphe « conclusions », « 10 698 (11,1%) patients sont morts à l’hôpital. » soit un ratio presque 4 fois plus élevé que la normale selon l’OMS.

Alors quand on lit dans le paragraphe « Interprétation »,

  • « Nous n’avons pas été en mesure de confirmer un bénéfice de l’hydroxychloroquine ou de la chloroquine, lorsqu’elles sont utilisées seules ou avec un macrolide, sur les résultats hospitaliers pour COVID-19. Chacun de ces schémas thérapeutiques a été associé à une diminution de la survie à l’hôpital et à une augmentation de la fréquence des arythmies ventriculaires lors du traitement par COVID-19. »,

moi, je lis surtout que les chefs de services de ces 671 hôpitaux n’ont pas été foutus de lire correctement une notice d’usage de médicament et/ou qu’ils ont utilisé la chloroquine sans se fier aux préconisations du Prof. Raoult, c’est-à-dire comme des bourrins.

C’est l’arroseur arrosé. The Lancet = poubelle.

Pour ne pas aller dans le détail, je vous laisse poursuivre ici, avec M. Philippe Douste-Blasy qui vaut vraiment la peine d’être vue,

https://www.youtube.com/watch?v=HAcstIBsd6c

Selon les données du ministère de la santé, en France,

  • 17,6% des gens qui ont été hospitalisés pour Covid19 sont morts.
  • À l’IHU de Marseille, c’est 2,5% !

Résultats à appariement équivalent, autrement dit dans les mêmes conditions, au même stade…

Le rapport est de 7 !

Nul besoin d’être médecin, virologue ou mathématiciens/statisticien, pour comprendre les résultats. CQFD.

The Lancet rapporte également, mais subtilement (il faut savoir faire le tri), que les groupes traités par l’hydroxychloroquine avaient les cas les plus graves comparé au groupe témoin.

Ainsi donc, que M.Véran, lui-même médecin, s’appuie sur cette étude pour décrédibiliser l’hydroxychloroquine est « presque » normal (pas honnête du tout), puisqu’il a interdit par décret le 24 mars (date à vérifier) la prescription de l’hydroxychloroquine aux médecins, sauf pour les cas les plus graves et qui ont besoin d’oxygène ou qui ont une défaillance d’organe, donc des préconisations totalement opposées à celle du Prof. Raoult.

La prochaine fois que je serai malade, j’irai consulter le ministre, un député ou pourquoi pas le maire de ma ville. C’est bien connu, les politiques savent tout mieux que tout le monde !

Le 13 janvier, Mme Busyn, alors ministre de la santé et dont le mari Yves Lévy est le président de l’INSERM, avait mis sur la liste des médicaments vénéneux de Catégorie 2 l’hydroxychloroquine.

M.Véran a interdit par décret… déjà dit.

Alors que

  • L’hydroxychloroquine, un médicament anti-inflammatoire et antiviral, qui existe depuis 1955 soit depuis 65 ans, a été distribuée par milliard pour lutter contre le palu, les maladies auto-immunes…
  • La molécule fait partie de la liste des médicaments essentiels de l’Organisation Mondiale de la Santé (liste mise à jour en avril 2013). https://fr.wikipedia.org/wiki/Hydroxychloroquine

De manière générale, on ne peut pas en vouloir à l’industrie pharmaceutique de vouloir faire de l’argent à l’apparition d’une nouvelle maladie. D’autant qu’entre les coûts de recherche qui sont exorbitants dont l’issue est incertaine et l’intervention politique qui vient perturber le marché de la concurrence, certains laboratoires ont souffert, indépendamment de leurs choix stratégiques ou savoir-faire, d’une santé économique fragile. Quand d’autres se portent merveilleusement bien. Gloups !

Mais qu’en est-il des politiques ?

Dans le cas présent, on peut sérieusement douter de la probité de ces ministres qui se succèdent et se ressemblent sans pour autant qu’il y ait un véritable complot. C’est le système. Chacun agit en fonction de ses intérêts propres qui ne sont d’ailleurs pas nécessairement financiers.

Toujours est-il que l’interdiction de la chloroquine, ou tout autre médicament, a pour conséquences de :

  • Limiter le choix des remèdes possibles au médecin que l’on consulte et en qui il est nécessaire d’avoir confiance. Une petite note sur ce point : l’existence d’un médecin référent suppose que tous les médecins généralistes soient parfaitement interchangeables (inspiration marxiste) alors qu’intuitivement, il se pourrait que l’on soit plus tenté d’aller voir un médecin plutôt qu’un autre selon ce que l’on a.
  • De facto, remettre en question la compétence des médecins à diagnostiquer et prescrire le traitement adéquat selon ses convictions. On a qu’à fermer les facultés de médecine !

En effet, il est à n’en pas douter que dans ces conditions il faudrait interdire tous les médicaments. Le paracétamol, par exemple, en vente libre comme l’était l’hydroxychloroquine, est aussi toxique. Il y a plein de gens qui ne peuvent en prendre. Et je ne suis pas certain que vous restiez en bonne forme, à moins de faire « un mort en bonne santé » (si si, je suis certain que quelqu’un comme Mme Sybeth est capable de vous dire une chose pareille), si vous en avalez une boite entière ! Et à bien y regarder, il n’est d’ailleurs pas impossible que le paracétamol soit plus dangereux que l’hydroxychloroquine…

Bref, encore un débat stérile.

La seule question est pourquoi cette interdiction sachant que le choix d’un remède, comme tout autre chose, devrait relever de sa propre responsabilité ou de celui qui le prescrit, à condition d’en être bien informé ? Qu’y a-t-il de plus personnel, plus intime que sa santé ?

Il s’agit comme toujours du principe de l’échange mutuellement consenti.

Ne l’oubliez pas, l’État est un ami qui vous veut du bien, surtout à ceux qui prétendent en être les légitimes représentants, parce que la réalité, c’est que l’État n’existe pas. Il n’y a que des hommes.

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9 réflexions sur « L’Hydroxychloroquine vs The Lancet, le match en 2mn »

  1. Disons, que les cheveux longs, de beatnik, du Pr. Raoult…, ce n’est qu’un prétexte. Ce qui est intéressant, c’est plutôt le prix de la chloroquine, qui permet de soigner, pour pas cher, tous ces millions, présumés… ? … de malades, … Quelle AUBAINE ! PROFITONS de cette PANACÉE.

  2. Et oui, tout ceci revient à constater que des grands médecins et“grands hommes” n’ont pas compris la prescription du prof. Raoult et puis bien-sûr, le traitement n’est pas assez cher.

  3. Selon le lien ci-dessous, le journal The Lancet appartient à l’éditeur Elsevier qui lui même appartient à la société RELX derrière laquelle se trouve le fond d’investissement BlackRock :

    https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01414879v2/document

    Selon cet autre lien ci-dessous, BlackRock possèderait 5,7 % du capital de Sanofi, 8 % de celui d’AstraZeneca, 7 % de celui de GlaxoSmithKline, 7,6 % de Pfizer, 6,2 % de Johnson & Johnson, 6,8 % de Merck/MSD, 6,3 % d’Abbott, 6,4 % de Bristol Meyers Squibb, 5,8 % d’Eli Lilly.

    https://www.bastamag.net/webdocs/pharmapapers/le-megabusiness-des-labos/1000-milliards-d-euros-de-profits-en-vingt-ans-comment-les-labos-sont-devenus-des-monstres-financiers/

    Selon cet autre lien encore BlackRock possède 8,4 % du capital du laboratoire Gilead, le fameux laboratoire Gilead qui propose à un prix élevé contre le coronavirus et sans résultats probants le remdesivir :

    https://www.boursier.com/actions/societe/profil/gilead-sciences-US3755581036,US.html

    Vous comprenez bien que le Raoult avec ses cheveux longs de beatnik et son vieux remède à trois francs six sous dérange certains affairistes.

  4. Le dénigrement du Professeur Raoult ressemble fort au traitement du mensonge selon Goebbels/Hilter :
    « Un mensonge répété dix fois reste un mensonge ; répété dix mille fois il devient une vérité. »

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