PAYES A RIEN FAIRE, RETRAITE DORE, COPINAGE, LE SCANDALE DES PRÉFETS FANTÔMES par Simon Desanglois

Dans la série des pilleurs de l’argent des français, après les “hauts fonctionnaires de Bercy” (  https://temoignagefiscal.com/bercy-lempire-du-mal-et-la-citadelle-de-tous-les-abus/)   voici un autre serpent de mer qui perdure à nos frais, les “préfets fantômes”. Payés une blinde à ne rien faire.
Merci aux français…

Parmi les 257 préfets, plus de la moitié ne sont affectés à aucun territoire. Pire, certains n’ont même aucune mission et sont payés à ne rien faire.

Mis en place par l’Empereur Napoléon I, les préfets sont censés être les relais du gouvernement sur chaque département français. Si la question de la légitimité démocratique de cette fonction peut en elle-même interroger, il existe en son sein un statut encore plus scandaleux. Les préfets « hors cadre » sont ainsi dispensés d’affectation territoriale et bénéficie d’avantages financiers à vie.

Payés 6000€ à ne rien faire…

Officiellement, 126 préfets sont affectés à un territoire. Or, on compte aujourd’hui près de 257 préfets en France. Mais alors que font ces 131 préfets « hors cadre » pour mériter un salaire oscillant entre 6000€ et 8000€ par mois ? Si certains se voient attribuer des missions gouvernementales, pour d’autres, en revanche, la réponse est tout simplement « rien ». C’est le cas par exemple de Philippe Paolantoni. Entre 2008 et 2010, ce fonctionnaire fut préfet de Wallis-et-Futuna. Rappelé à Paris, il est devenu depuis préfet « hors cadre ». Ainsi il continue de percevoir son salaire, tout en exerçant aucune fonction…

Entre récompense et copinage

Et ce genre de cas ne semble pas isolé. Depuis la fin des années 80, le nombre de préfet « hors cadre » a même explosé de plus de 70%. À vrai dire, il est devenu une sorte de récompense pour bon nombre de collaborateurs des gouvernements français. Car si la plupart des préfets sont d’anciens sous-préfets passés par l’ENA, le chef de l’État dispose malgré tout du pouvoir de nommer  qui bon lui semble à ce poste. « Un pays qui nomme des amis pour leur garantir une retraite ou un financement, ça correspond plus à une République bananière qu’à une République organisée » dénonce Michel Zumkeller, député UDI, auteur d’un rapport sur le sujet en 2014.

 

Un bon parachute doré en cas d’échec électoral

En cas d’échec électoral, le poste représente ainsi un bon filet de sécurité et une rémunération certaine. Certains possèdent ainsi le titre de préfet sans jamais avoir exécuté la moindre fonction préfectorale.  C’est le cas de l’ancien député Michel Vauzelle, nommé préfet « hors cadre » par François Mitterrand en 1986. À l’époque, il exerce cette fonction en tant que porte parole du gouvernement. Pourtant, il avait auparavant occupé ce poste sans la fonction de préfet pendant quatre années. Dans ce cas, cette nomination relève réellement d’une récompense pour service rendu. Une « promotion » dont a pu également bénéficier un certain Brice Hortefeux, récompensé dans les années 90 par Jacques Chirac.

Des « missions de services publics »

Pour justifier ces nominations qui sont en réalité des remerciements, l’État use de nombreux stratagèmes en confiant à ces fonctionnaires des « missions de services publics ». Sous François Hollande, Yves Husson, alors sous-préfet est devenu préfet « hors cadre ». Sa mission ?  Faire le lien entre le ministre de l’intérieur et sa terre d’élection. Là encore, le statut de préfet ne s’avérait pas du tout indispensable pour réaliser ce travail. Lui-même reconnaît d’ailleurs que cela « aurait pu être quelqu’un d’autre qui ne soit pas préfet, bien sûr ».

Avantage à vie

Le pire, c’est qu’il suffit d’exercer une mission pour le gouvernement en tant que préfet « hors cadre » pendant quelques mois pour bénéficier des avantages du poste à vie. Michel Vauzelle, par exemple, touche une retraite de préfet depuis 9 ans. Pour avoir exercé une mission gouvernementale en tant que préfet pendant une petite année, il touche ainsi 2370€ par mois ! Une somme à laquelle il faut ajouter ses revenus dus à ses multiples mandats passés (député, président de conseil régional, maire, ministre…).

Une pratique courante dans tous les gouvernements

On pourrait penser ce genre de pratiques exceptionnel, mais il est au contraire très courant. Tous les gouvernements de la cinquième république ont procédé de cette manière. Emmanuel Macron qui se prétendait incarner un « nouveau monde » ne fait pas exception à la règle. En février 2019, celui-ci a, en effet, nommé son ex-chef de cabinet, François-Xavier Lauch, « préfet en charge d’une mission de service public ». Une récompense sans doute méritée pour celui dont l’adjoint n’était autre qu’un certain Alexandre Benalla…

sur le web:  https://lemediapourtous.fr/payes-rien-faire-prefets-fantomes/

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2 réflexions sur « PAYES A RIEN FAIRE, RETRAITE DORE, COPINAGE, LE SCANDALE DES PRÉFETS FANTÔMES par Simon Desanglois »

  1. les “planques” de la république ne manquent pas, et ce, au détriment des citoyens qui triment du bas en haut de l’échelle sociale sans savoir pour la plupart de quelle origine leur douleur est-elle ! La Réponse : la peste de l’état (lui-même immunisé) !
    et combien de commités Théodule, d’associations pour-ci-pour-ça, les subventions à la presse, les entreprises ex-(futures)nationalisées : et la liste ne cesse de s’étendre de jour en jour . . .

    1. Scandaleux mais nous ne faisons rien pour les mettre dehors Juppé condamné parachute doré au conseil constitutionnel tous les
      Élus sont des escrocs

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