Un de mes petits-fils a eu 18 ans la semaine dernière

Ce fut une fête simple, familiale. Enfin, celle où j’ai été conviée. Ce n’était pas la fête des copains, de ces jeunes adultes à qui demain appartient. Dont la mission majeure sera de payer “hier” : c’est-à-dire le trou que nous leur laissons.

Si j’avais 18 ans aujourd’hui je serais morose.

Un peu, beaucoup, contrarié par ma situation et la morale, ou plutôt la propagande, qui ne les quitte pas d’une semelle, partout, au lycée, à la faculté, dans les entreprises, à la télé, dans la presse, au bistrot du coin : “l’argent est la cause de tout, le capital doit être éradiqué, quelques privilégiés possèdent tout, toi inutile de te lancer, tu n’auras jamais rien, pire la terre va cuire et les océans déborder, marche à pied, vis en Ardèche, cultive des parasites et des vers, pas d’engrais, pas de culture génétiquement modifiée, le rutabaga pour objectif, les chèvres et leur lait pour subsistance, les moustiques et leurs maladies pour compagnons, tu as le monde en charge ne l’oublie pas, travaille pour que les autres puissent vivre, ils sont sous ta responsabilité, mais ils ne te doivent rien, c’est ainsi, c’est tout, la malchance t’a fait naître chez les salauds de la terre, les occidentaux, si encore tu étais homosexuel, mais hélas tu n’en prends pas le chemin, peut-être une grave maladie pourrait compenser les avantages inadmissibles que tu as volés au reste du monde en naissant ici, si ce n’est toi c’est donc ton père, ou ton grand-père, etc….” et encore “Si tu as quelque chose, donne-le. Si tu travailles, partage ton bénéfice. Tu dois tout à l’Etat, ton éducation, ta situation à venir, ta santé, tes moyens de déplacement, ton temps libre, remercie les fonctionnaires et les élus qui se sacrifient pour toi et veillent sur toi. Aime les plus que ta famille à qui tu ne dois rien, bla, bla, bla…”. Et surtout “n’aborde jamais une femme, ne lui fais jamais d’avances sans un accord signé de sa part sur papier timbré et préalablement enregistré”…..

A cette fête symbolique des 18 ans, type passage de l’équateur, repère temporel et spatial, il y avait une grande feuille à dessin ou chacun mettait une pensée.

J’y ai mis le dessin ci-contre.

“De quoi s’agit-il ?” m’a demandé la petite sœur du récipiendaire, chargée de la tenue du document, qui s’acquittait de sa tâche avec application.

Je lui ai répondu que la solution serait à consulter sur mon blog.

Nous y sommes.

Voici ma réflexion d’une vie mon cher et jeune petit-fils, majeur aujourd’hui, à qui j’aurais aimé pouvoir dire ce que l’on m’a dit à ton âge : “la volonté déplace les montagnes, le monde t’appartient, rien n’est inaccessible, tu es un homme libre dans un pays libre, soit honnête et travailleur, ais confiance en toi, sois patient, le travail bien fait est toujours récompensé, profite de ta liberté et respecte celle des autres, tout ira bien….si les petits cochons ne te mangent pas tu t’en sortiras”

Mais ce n’est plus possible de dire cela, il parait que les temps ont changé. Les petits cochons sont peut-être en train de nous manger ?

Alors voici mon conseil jeune homme que j’aime comme j’ai aimé mes propres enfants : “Fais bien attention, LA LOI N’EXISTE PAS.”

Ne te laisse pas enfermer par ceux qui te l’opposeront, qui la fabriquent à leur avantage.

Il est temps de te dévoiler mon petit dessin complet, ci-contre

Il représente la seule loi qui vaille, la loi universelle du bien et du mal.

Le bien est tout ce qui concourt à la vie, le mal est tout ce qui concourt au néant, que l’on appelle la mort.

De part et d’autre de la limite qui sépare la vie du néant sont deux zones grises où l’on est ni complètement vivant ni complètement mort.

Certains passent leur vie dans ces zones. Peut-être ne savent-ils pas qu’il pourrait en être autrement ? Je ne sais pas.

Tout le reste, tout ce qui te sera opposé ne sont que des conventions.

Ce n’est pas la loi. Dire que des conventions sont la loi, les prétendre immuables est une escroquerie.

Le premier gros menteur à ce sujet, dans notre civilisation, fût Moïse. Un petit malin qui est monté sur une montagne et en est redescendu en affirmant qu’une puissance supérieure lui avait dicté la loi qu’il fallait maintenant que tout le monde applique.

Le mec, gonflé, même pas le courage de faire accepter par tout le monde ses conventions — qui l’arrangeaient sans doute — et qui monte ce coup fumant pour les faire appliquer.

D’autres dans son genre, encore plus graves, vont même jusqu’à prétendre que c’est en se précipitant dans le néant que l’on gagne la vie. Ceux-là sont les pires escrocs, ils sont le mal absolu.

Tu vois mon cher petit-fils, les choses sont simples. Tu parles le plus souvent possible à ton cœur, tu te demandes, chaque fois qu’il le faut, si ce que tu fais ou ce que l’on veut te faire faire participe de la vie ou du néant, du bien ou du mal, et tu agis en conséquence.

Quant aux conventions que l’on t’opposera, si elles vont dans le bon sens pas de problème, si elles vont dans le mauvais sens combats les de toutes tes forces.

Le plus difficile est de comprendre le sens de nos actions. En effet elles peuvent paraître aller dans le bon sens immédiatement, alors qu’à terme elles nous précipitent dans le mauvais sens. Là est toute la difficulté.

Si tu as bien compris la différence entre la loi universelle et les conventions, le reste tu l’apprendras avec le temps.

Bon anniversaire à toi.

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Un de mes petits-fils a eu 18 ans la semaine dernière »

  1. Bonjour M. Dumas,
    En lisant la fin de votre exposé : “D’autres dans son genre, encore plus graves, vont même jusqu’à prétendre que c’est en se précipitant dans le néant que l’on gagne la vie. Ceux-là sont les pires escrocs, ils sont le mal absolu.”
    Il me vient une chanson de Brassens : Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente, d’accord ….
    Pas sur que votre petit fils apprécie les mélodies de Brassens …

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