Des rustines sur un pneu crevé

La France me parait comme une chambre à air dont toute la surface serait recouverte de rustines. Qu’un maniaque de la colle et de la rustine s’efforcerait vainement de rendre étanche. Le tout dans un environnement glauque, fait de personnages difformes et inquiétants, voire dérangés.

En réalité c’est bien de cela qu’il s’agit. Prenons des exemples simples.

Le diesel. J’ai bien connu l’époque des moteurs à essence pétant le feu et des diesels poussifs juste bons pour les outils de chantier. Jusqu’au jour où les technocrates ont décidé de favoriser le diesel, où les industriels, poussés par leur clientèle vénale, ont su faire des diesels plus performants que les moteurs à essence. Tout cela pour arriver à la condamnation à mort de ces diesels, et donc de leurs fabricants et de leurs utilisateurs, par les technocrates initiaux.

Le chauffage. J’ai aussi connu le chauffage central, individuel ou collectif, au charbon, au full ou au gaz, qui chauffait régulièrement tout édifice. Puis EDF a imposé crapuleusement le tout électrique en achetant la conscience des promoteurs. Pareillement pour l’alimentation des voitures électriques. Tant et si bien qu’EDF est incapable de produire, stocker et fournir à bas prix l’électricité nécessaire à tous ces usages. Nombreux sont aujourd’hui les locaux privés ou publics partiellement chauffés, au détriment du confort des usagers. Et ce n’est rien par rapport à ce que sera demain, notamment pour les véhicules électriques.

L’enseignement. J’ai connu l’époque ou sans diplôme la vie restait possible, l’intégration dans la société presque valorisée. Ce n’est plus le cas, celui qui ne peut pas présenter de diplôme, pourtant fortement dévalorisé, est condamné à être discriminé, stigmatisé.

Les retraites. Crée après la guerre le système par répartition a fait la preuve de sa folie. Mais dans l’absolu, entre nous, au delà de la répartition, quelle prétention de faire croire que l’on pourrait placer l’argent d’une personne pour lui servir une retraite quarante ans plus tard. Quel génie de l’économie peut relever un tel challenge ? Chacun est responsable de sa retraite, au mieux le groupe peut assister les minorités susceptibles d’échouer sur ce point, rien de plus.

En réalité

La liste des crevaisons et des rustines de la France est illimitée. Un livre pour les répertorier n’y suffirait pas.

Le plus terrible étant que ce sont ceux qui ont tout raté que l’on charge de reconstruire, alors qu’à l’évidence c’est leur méthode qui est foireuse, que la reconduire, même différemment en apparence, ne peut que donner le même résultat : l’échec.

C’est pourtant simple.

La vie, telle que nous la connaissons, n’est qu’une toute petite fraction de l’univers, elle ne doit sa modeste présence qu’à une adaptation de tous les jours.

L’adaptation est le passeport de l’avenir depuis les millénaires de l’apparition de la vie sur terre. Rien ne dit que l’adaptation sera toujours suffisante pour être capable de maintenir cette vie si fragile. Mais sans elle il est certain que la vie disparaitra rapidement, plus rapidement que ce qu’elle n’est apparue.

Tout ce qui entrave l’adaptation est mortifère.

Il est aisé de comprendre que l’on court moins vite avec un boulet attaché au pieds que sans lui. Or, nos technocrates, nos bureaucrates ne cessent d’entraver notre liberté, donc notre capacité d’adaptation.

Ils utilisent pour cela le principe de précaution, l’égalitarisme, l’idée d’Etat cet hologramme si facile à agiter, et bien d’autres ruses pour plomber notre faculté d’adaptation.

Car l’adaptation, toujours imprévisible, demande la plus grande liberté pour être.

Mais ils vont plus loin

L’adaptation demande la liberté, mais aussi l’accumulation des expériences passées, le capital qui consiste à accumuler puis à transmettre.

Le capital qu’il soit technique, culturel ou économique est toujours capté par les fous du pouvoir qui ne sont jamais du parti de l’adaptation.

Pour eux, au contraire l’adaptation est synonyme d’affaiblissement de leur pouvoir. Ils ne souhaitent pas des sujets adaptables, mais des sujets dociles ce qui n’a rien à voir.

Conclusion

Le fisc n’est qu’un outil destiné à diminuer au maximum la capacité d’adaptation de ceux qui capitalisent, tout particulièrement économiquement.

Bercy est l’outil de l’entrave à la capacité d’adaptation des hommes, l’outil du maintient de l’immobilisme terreau du pouvoir.

Comment expliquer tout cela à une population qui croit au père Noël et à sa hotte de retraites, d’égalité, de sécurité, de droits, d’Etat, qui pourraient être donnés en cadeau et non conquis par un engagement libre et personnel. Quelle escroquerie.

C’est du grand art, Arsène lupin est un nain par rapport aux bureaucrates et à leur élite les technocrates de Bercy.

Vous vous demandez : peut-on changer les choses ?

Evidemment, ce sera cela ou la disparition de l’humanité. La réaction des hommes face à la bureaucratie mortelle sera mondiale. L’adaptation gagnera, la bureaucratie, son principal ennemi, sera balayée.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

6 réflexions sur « Des rustines sur un pneu crevé »

  1. “Le chauffage. J’ai aussi connu le chauffage central, individuel ou collectif, au charbon, au full ou au gaz, qui chauffait régulièrement tout édifice. Puis EDF a imposé crapuleusement le tout électrique en achetant la conscience des promoteurs.”

    Comme le vous dites, d’ailleurs il est maintenant légal de construire une maison sans aucune cheminée, les promoteurs et les HLM ne s’en privent pas, moindre coût du bâtiment et cela permet à EDF de fourguer son jus à des clients captifs à vie. Le séhodeu a bon dos.

  2. J’observe que lors des 2 dernières législatures (voire aussi les précédentes) le pouvoir en place s’est toujours empressé de promulguer des lois essentielles pour assurer la prospérité de notre nation, nos industries sont de nouveau resplendissantes notre agriculture redevient n¨1 en Europe sur pratiquement tous les secteurs, notre balance commerciale est redevenue positive comme jamais, bref la quasi totalité de nos secteurs économiques sont au vert, il est temps de revenir sur les lois essentielles :
    largeurs des trottoirs, pissotières dans chaque village (voir l’exemple de Topaze si plein d’enseignement de bon aloi) traités avec le chouillerieland et le bonobonga si fructueux pour nous (plus de 15 k€ chacun), augmentations larges pour les intermittents du spectacle et périodes de travail de 1 mois tous les 3 ans et tant d’autres mesures si bénéfiques pour les syndicats qui pleurent de joie en bénissant nos ministre et le pédésident bien-aimé . . .

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