L’IMPÔT SACRIFICIEL

Je mets la dernière touche aux conclusions que je dois soumettre à La Cour d’Appel de Poitiers dans l’espoir de faire échec à la destruction totale de ma société Les Hauts de Cocraud par le fisc qui vise une vente forcée de tous les biens de cette société pour une dette fiscale inventée de toutes pièces, inexistante en réalité.

Mes arguments — que vous avez lu si vous avez cliqué sur “conclusions” — me paraissent simples et la situation aisée à comprendre.

Et pourtant, il y a vingt ans que cela dure.

Dans ce laps de temps, inévitablement, des intervenants intelligents, possédant un pouvoir d’intervention, ont eu connaissance du dossier, voire même d’autres honnêtes. Ils ont évidemment parfaitement compris la situation. Et pourtant nul n’a rien fait pour solutionner ces inepties, pour sauver le soldat Dumas… Pourquoi ? Là est la question.

Je crois avoir une explication, je vous la soumets.

C’est le philosophe René Girard, ou du moins ce que j’en ai compris, qui me l’inspire. D’après Girard la société se forme autour de “mèmes” auxquels chacun se croit obligé d’accéder. Cela induit une uniformité de souhaits, inaccessibles pour certains, générant une frustration collective. Cette frustration trouve un exutoire arbitraire dans la désignation de boucs émissaires. Mais la paix sociale reste fragile et en cas de tension extrême, présente ou à venir, le sacrifice des boucs émissaires est la seule solution pour retrouver l’équilibre du groupe.

Ce système sacrificiel traditionnel aurait été entravé, dit Girard, par le christianisme qui aurait eu l’idée géniale de remplacer le bouc émissaire par Dieu lui-même, objet du sacrifice à travers son fils. Je ne suis pas sûr de la conclusion, mais j’aime bien la théorie.

Appliquons cette théorie à notre société.

Le mème, cette attitude sociétale que chacun s’efforce de reproduire, serait : “les signes extérieurs de richesse”.

Assimilés par erreur au bonheur, ils génèrent une importante frustration pour ceux qui n’y ont pas accès, ou trop peu à leur gout. Leur présence est synonyme de puissance, leur absence d’impuissance.

N’étant qu’un décor sans intérêt, réservé aux apparats des compétiteurs de pouvoir, ils sont par essence inaccessibles à tous les autres. Une richesse insolente du monde occidental a pu faire croire un temps que chacun pourrait en avoir une part, ce qui est absurde.

L’appauvrissement inéluctable du même monde a rétréci les chances pour tous de s’imaginer accédant aux signes extérieurs de richesse.

La frustration collective face à cette réalité a pris de l’ampleur, à tel point qu’il a fallu designer des boucs émissaires. Ce fut les “fraudeurs fiscaux”.

Cela n’a pas suffi, l’intensité de la frustration a augmenté exponentiellement.

Il a fallu passer au sacrifice des boucs émissaires pour maintenir la paix sociale.

Nous en sommes donc là.

Le sacrifice est réel, car déposséder de ses biens un homme préalablement déclaré “fraudeur fiscal” est une sorte de mise à mort. Il suffit de constater que la vie d’un non possédant – SDF – est plus courte de trente ans, pour comprendre ce que représentent ses biens dans la vie d’un homme.

Il n’existe pas assez de vrais “fraudeurs fiscaux” pour satisfaire l’appétit de sacrifices de la foule.

C’est ainsi que la société, à travers Bercy et son Code Fiscal délirant, a organisé une fabrique à “fraudeurs fiscaux”, à sacrifiés.

Ainsi le “fraudeur fiscal” n’a pas plus de chance d’échapper à son sort de sacrifié que la vestale n’en avait, même en prodiguant ses faveurs aux grands prêtres.

J’arrive donc à la conclusion que mon calvaire n’a pas d’issue, tous comprennent parfaitement la problématique de mes dossiers, leur injustice, mais ce n’est pas pour eux l’objet du débat. Je suis un des milliers de sacrifiés dont ils ont besoin pour protéger leur pré carré, pour éviter la violence qui les emporterait.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

8 réflexions sur « L’IMPÔT SACRIFICIEL »

  1. ERRATUM = Cher Henri , Plus je prends connaissance des abus de pouvoir de l’administration française plus je comprends pourquoi il faut conseiller à la jeunesse de partir de ce pays. Seuls les immigrés peuvent supporter ces abus de pouvoir , raison pour laquelle le pouvoir les fait venir.
    Le laxisme des administrations est un métier en France , par exemple les administrations judiciaires sont responsables de la majorité des violences conjugales meurtrières.
    Mais un rappel de Frédéric BASTIAT qui disait très justement=« Quand le pillage devient un moyen d’existence pour un groupe d’hommes, qui vit au sein de la société , ce groupe finit par créer pour lui-même tout un système juridique qui autorise le pillage et un code moral qui le glorifie . «
    Frédéric BASTIAT a donc résumé ce qu’est la France ou l’administration des fonctionnaires est la FRANCE et les autres les esclaves.
    Pour être français il faut donc être fonctionnaire.
    Certains sont privilégiés et les autres sont les « esclaves sans défenses ».

  2. Cher Henri , Plus je prends connaissance des abus de pouvoir de l’administration française plus je comprends pourquoi il faut conseiller à la jeunesse partir de ce pays. Seuls les immigrés peuvent supporter, raison pou laquelle le pouvoir les font venir. Le laxisme des administrations est un métier en France , par exemple les administrations judiciaires sont responsables de la majorité des violences conjugales meurtrières.
    Mais un rappel de Frédéric BASTIAT qui disait très justement=« Quand le pillage devient un moyen d’existence pour un groupe d’hommes, qui vit au sein de la société , ce groupe finit par créer pour lui-même tout un système juridique qui autorise le pillage et un code moral qui le glorifie . «

    Frédéric BASTIAT a donc résumé ce qu’est la France ou l’administration des fonctionnaires est la FRANCE et les autres les esclaves.
    Pour être français il faut donc être fonctionnaire.
    Certains sont privilégiés et les autres sont les « esclaves sans défenses ».

  3. L’ENA OU L’INCOMPÉTENCE SUBLIMEE

    Dans le secteur dit « public ».

    Bernard Attali (ENA promotion Turgot) Air France 1988/1993 : perte 1,2 milliard d’euros.
    Michel Bon (ENA promotion Thomas More) France Télécom 1995/2002 perte 68 milliards d’euros.
    Jean-François Cirelli (ENA promotion Léonard de Vinci) GDF 2004 dette 12 milliards d’euros.
    Alain Minc 600 millions d’euros, François Roussely EDF 25,8 milliards d’euros de dettes etc, etc…
    Tous ces grands PDG ont été recasé (et bien) avec prime de départ se chiffrant en millions d’euros et retraite chapeau, voir décoré.
    Entre énarques, c’est la moindre des choses, non ?
    Sans oublier leurs salaires et avantages faramineux durant la période de leurs méfaits !

    Dans le secteur « politique ».

    Les tops du top :Giscard, Chirac, Hollande.
    Les tops : Aubry, Fabius, Sapin, Ségolène, Moscovici etc… et maintenant Emmanuel Macron !
    Les cabinets présidentiels et ministériels sont, of course, composés en grandes parties de nos chers énarques.
    Nous retrouvons évidemment ceux-ci à tous les étages de la haute administration : préfectures, Cour des Comptes (ben voyons !), Conseil d’Etat (les fameux Sages !) etc…
    Partout.
    Ils sont partout.
    Tous se goinfrent à la gamelle France.
    Ils nous dévorent vivants.
    Ils sont devenus l’Etat Français. Rien ne peut leur résister.
    Personne ne les contrôle.
    Sauf eux, entre eux…
    Elle n’est pas belle la vie ?
    Nos politiques énarques creusent à qui mieux mieux le déficit à coup de mesures démagogiques et complètement à côté de la plaque.

    Ils font écrouler l’économie, qu’à cela ne tienne, Bercy citadelle de l’énarchie, inventera un nouvel impôt ou taxe pour masquer leur gabegie.
    Les médias ne se préoccupent que de leurs petites phrases sans vouloir regarder plus loin.
    La politique est devenue un spectacle (pitoyable) pour adultes arriérés.
    Nos députés, voulant aussi garder leur gâteau le plus longtemps possible, ferment les yeux.
    Tout ce beau monde vit en circuit fermé, entre les apparts et voitures de fonction, surfant sur une France qu’ils vampirisent.
    Plus d’économie, donc plus de boulot. N’importe quel patron de PME sait cela.
    Nos énarques, non !
    Bercy, pour faire fonctionner l’état énarchique le plus longtemps possible, lance à tout va sa Stasi « vérificatrice » pour tondre tout ce qui bouge.
    Les abus fiscaux redoublent d’intensité.
    Bercy ne craint rien, il contrôle la chaîne de répression de A à Z.
    Suivons, de loin, un abus fiscal.
    Le mouton hurle. On le saisit à vif.
    Il crie qu’il veut qu’on lui rende justice. OK, direction tribunal Administratif.
    Mauvaise pioche : Président et Rapporteur Public sont des énarques.
    Il veut aller devant le Conseil d’Etat (les Sages !), rebelote, il retombe devant des énarques.
    Tout est sous contrôle.
    La faille, la seule, internet et ses blogs.
    Internet a déjà créé des révolutions ailleurs.
    Là se trouvent les vraies informations. On s’aperçoit que les français commencent vraiment à piger l’escroquerie.
    Si vous faites le tour des blogs, vous vous apercevrez qu’être traité d’énarque devient une insulte.
    De là à passer dans le langage courant, il n’y a qu’un pas.
    Que faire de nos énarques ?
    Bercy, symbole de l’oppression fiscale, tombera comme est tombé la Bastille.
    Sans prévenir

    Emmanuel Bolling

    Nouailhac : le dossier noir de l’ENA

    Il y a 10 ans paraissait une étude dévastatrice de l’iFRAP sur les énarques. Depuis, rien n’a changé : ces petits messieurs continuent leurs dégâts… Par Jean Nouailhac
    Le Point.fr

    Bernard Zimmern, le président fondateur de l’iFRAP, cet institut indépendant qui enquête sur l’administration, avait demandé en 2004 à ses meilleurs collaborateurs de s’y consacrer pendant le temps nécessaire. Résultat, un an après, en 2005, l’iFRAP édite un ouvrage de 200 pages, bourré d’observations et de constats alarmants à commencer par celui-ci : « La France est dirigée par l’énarchie. Mais les multiples désastres financiers auxquels sont associés les énarques, notamment les inspecteurs des finances, depuis le Crédit lyonnais en passant par France Télécom ou Vivendi, montrent qu’ils n’ont pas la formation nécessaire, seulement le brillant. » Ces mots sont de Bernard Zimmern, lui-même énarque et polytechnicien, qui connaît donc bien le problème de l’intérieur. Sauf que lui, au lieu de se vautrer mollement dans le taffetas des canapés de la République sous les lambris des palais nationaux, a gagné son indépendance dans le privé en devenant un entrepreneur comblé, ce qui, pour le moins, lui permet un avis autorisé.

    Avec son bras droit de l’époque, Nicolas Lecaussin, qui dirige aujourd’hui un autre think tank, l’Iref (Institut de recherches économiques et fiscales), ils ont dressé un bilan des résultats dramatiques d’inspecteurs des finances incompétents et pour certains, complètement mégalos, qui n’ont laissé derrière eux que gabegie, ruines et désolations. Ainsi Jean-Yves Haberer avec 100 milliards d’euros de pertes au Crédit lyonnais, Jean-Marie Messier et Michel Bon qui ont coûté respectivement 72 milliards à Vivendi et 68 milliards à France Télécom et quelques autres beaux parleurs, mais désastreux gestionnaires, Michel Albert aux AGF, Jean-Michel Bloch-Lainé à la Banque Worms, Patrick Careil à la Banque Hervet, Michel Gallot à la SDBO ou Pierre Moussa à la banque Pallas-Stern. Comment ne pas leur appliquer ces mots sur la différence entre un TGV et un inspecteur des finances ? « Quand un TGV déraille, il s’arrête de faire des dégâts. Un inspecteur des finances, lui, il continue ! » Ajoutons que cet inspecteur bénéficie, de plus, d’une scandaleuse impunité, n’ayant jamais à rendre compte des désastres économiques dont il pourrait être tenu pour responsable.

    Moins bons qu’un tanneur ou qu’un garagiste !

    Les inspecteurs des finances, la « fine fleur » des énarques, qui comptaient moins de 200 membres en 2004 lors du « dossier noir » de l’iFRAP et qui sont à peine 50 de plus aujourd’hui, adorent littéralement le monde bancaire, qui est leur terrain de jeu préféré. Rien n’a changé : il y a deux ans, en France, une étude relevait 29 énarques à BNP Paribas, 24 à la Société générale, 13 au Crédit agricole, 12 à Natixis et 6 à la Fédération bancaire française. La plupart du temps, les inspecteurs occupent les postes les plus élevés et les plus lucratifs, les « simples » énarques se déployant dans les services, mais parvenant quelques fois au sommet des organigrammes.

    Bernard Zimmern, dans son « dossier noir », note que ceux-ci vivent dans une bulle : « Une fracture s’est créée entre les élites dirigeantes sorties de l’ENA et le peuple et elle ne cesse de s’aggraver. Formés à l’ENA, loin des réalités et des problèmes quotidiens des Français, titulaires de nombreux privilèges et sans connaissance du monde de l’entreprise, les énarques ne peuvent pas comprendre les préoccupations de la France d’en bas. » Il suffit de constater les dégâts occasionnés actuellement par les membres de la célèbre promotion Voltaire de François Hollande pour s’en convaincre. L’auteur rappelle en passant que la gestion de « ces petits messieurs », comme les appelait Pierre Mendès France, « ne s’est pas avérée à la hauteur de celle d’un tanneur, Antoine Pinay, ou d’un garagiste, René Monory ».

    L’Irlande a eu l’IRA, la France a l’ENA

    Nicolas Lecaussin considère de son côté qu’il s’agit d’une caste, pour ne pas dire une mafia, et nous rappelle cette formule d’Alain Madelin : « L’Irlande a eu l’IRA, l’Espagne l’ETA, l’Italie la mafia, la France a l’ENA. » Le plus étrange est que personne n’avait eu l’idée ou l’audace, depuis sa création en 1945, de raconter l’ENA de l’intérieur et aucun témoignage n’avait jamais filtré jusqu’au livre Promotion Ubu roi d’un élève de la promotion 2012, Olivier Saby (Flammarion, 2012). Un récit aigre-doux et amer, sous-titré « Mes 27mois sur les bancs de l’ENA », d’un élève un peu décalé mais réaliste qui prend vite conscience de l’« indigence de la formation » et du « niveau consternant de l’enseignement » dispensé derrière les murs strasbourgeois de l’ancienne prison pour femmes qui sert de décor à l’école. Bernard Zimmern confirme : « À l’ENA, il y a deux concours, le premier à l’entrée, le second à la sortie. Entre les deux, rien. »

    Comment admettre que « ces petits messieurs » soient assurés d’une carrière et de privilèges à vie sous l’unique prétexte qu’à l’âge de 25 ans, ils ont réussi des concours difficiles alors même qu’ils n’ont rien appris sur les réalités du monde qui les entoure ? Telle est la question essentielle posée par ce « dossier noir de l’ENA ». Dix ans plus tard, elle est toujours d’actualité, même si nous avons, entre-temps, l’ébauche d’une réponse avec le jeune Olivier Saby. Classé 25e de sa promotion, il aurait pu prétendre à la voie princière du Quai d’Orsay ou de Bercy. Sous les quolibets de ses camarades, il a préféré un poste obscur au tribunal administratif de Montreuil, dans la banlieue parisienne. Pour se sentir utile ? Du moins, de là-bas, dans ce poste ingrat, il y a peu de chances qu’il puisse un jour mettre une banque en faillite.
    Ce qu’il vous arrive se passe dans tous les tribunaux en France tout corps confondus.

  4. La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous l’allons montrer tout à l’heure
    Un Agneau se désaltérait. Dans le courant d’une onde pure. Un Loup survient …

    et puis
    L’Âne vint à son tour et dit : J’ai souvenance
    Qu’en un pré de Moines passant,
    La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
    Quelque diable aussi me poussant,
    Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
    Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
    A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
    Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
    Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
    Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
    Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
    Rien que la mort n’était capable
    D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
    Selon que vous serez puissant ou misérable,
    Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

  5. L’administration est le pouvoir dominant en France et il n’aime pas avoir tord !
    La situation était la même au moyen age quand le pauvre serf faisait un procès à son seigneur – il n’avait aucune chance – donc, par crainte (justifiée) des conséquences, il ne faisait rien !

    Le problème français est que nous ne sommes pas vraiment un Etat de droit. Certes il y a bien des textes pour tout régir mais l’Etat n’est pas soumis aux memes règles que les citoyens “ordinaires” !

    L’inégalité engendre l’injustice et pour justifier de ses actions (bonnes ou mauvaises), l’Etat effectivement essaie de trouver des boucs émissaires !

    Amitiés

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